MANUSCRIT PROTÉGÉ
J
BLEU
FAUVE ET OR
LA
FOLLE LÉGENDE DES SQUATS CÉLESTES
LA TRÈS NOUVELLE POÉSIE POST-MODERNE
PREMIER
LIVRE
MANUSCRIT
DE CONSULTATION
NON ENTIÈREMENT REVISSE
NI ENTIÈREMENT TERMINE
Pas
de publication même restreinte sans accords de l'auteur SVP
AVIS
PRE MANUSCRIT LAISSE EN L’ÉTAT TEL
QUE BEL ASTRE ME LA TRANSMIT.
LES FAUTES D’ORTHOGRAPHE LES
COQUILLES ET LES ERREURS DE MISE EN
PAGE FONT PARTIE DE L’ÉTAT PRIMITIF
DU DOCUMENT.
"Nous
sommes des créateurs de l'éphémère, ne pas laisser de traces,
mais une légende." Wang, artiste underground. Mars I999.PÉKIN.
"LE POÈTE EST UN PARASITE
SACRE" ( Michel Houellebecq)
PREMIÈRE PRÉFACE PROVISOIRE 1999
La
folle légende des squats célestes telle que je la rapporte ici,
ressemble à une pure fiction, on m'en fera le reproche, car cette
fiction semblera complètement dénaturer ce qui se tient derrière,
c'est à dire un mouvement artistique qui a réellement existé, et
dont le contenu est certainement plus riche plus coloré et plus
varié que la vie d'un seul héros comme celui qui est mit en
scène, qui a tendance à mythifier continuellement la réalité. Si
j'avais été le grand Balzac, j'aurais pu sans doute écrire le
roman idéal des squats célestes, c'est à dire montrer le
mouvement tel qu'il était dans toute sa diversité et dans tout son
ampleur en grossissant les traits seulement là où s'était
nécessaire, malheureusement, je n'étais pas le génial Balzac, j'ai
du me contenter pour ma part de la vision d'un étrange poète naïf
exalté, souvent phraseur ou inexpérimenté pour extraire cette
légende de l'oubli ou semblait la condamner à vivre son impuissance
à la dire. J'ai du faire preuve de patience, en l'écoutant parler
; je me suis en maintes occasions surpris à l'encourager, car son
moral souvent avait tendance à flancher certains jours je me mettais
à le regretter, car j'avais l'impression de devenir gaga en
l'écoutant, pourtant j'ai fini par me laisser bercer par ses
paroles, et j'ai finalement fini par l'admettre à mes côtés. Je
souhaite qu'il en soit de même pour ceux qui liront ce récit,
qu'ils fassent preuve d'un peu de patience, qu'ils essayent de faire
taire pour un temps leur mauvaise humeur face à son apparition et
peut être finiront - ils par admettre à leurs côtés, cet
insupportable phraseur qu'est BEL-ASTRE, même si ce qu'il leur
raconte leur paraît en mains endroits à la limite du supportable,
ils auront toutes facultés pour juger à la fin du récit si LA
FOLLE LÉGENDE DES SQUATS CÉLESTES qui est aussi LA LÉGENDE DE LA
NOUVELLE POÉSIE ,LA POÉSIE POST-MODERNE était bien aussi folle que
l'auteur le prétend, et si elle valait la peine d'être répétée
ou s’il était préférable qu'elle reste dans l'oubli pour
toujours vu qu'elle était aussi mortifiante que l'ennui.
S.J.D
. PARIS 99
LA PREMIÈRE PARTIE DU RÉCIT SE PASSE A LA FIN DES ANNÉES SOIXANTE DIX,
ELLE RACONTE L'HISTOIRE D'UN POÈTE INCERTAIN AU CORPS DE CRISTAL
BLANC, ON LE VOIT FAIRE LA RENCONTRE DE CELLE QUI S'APPELLE DÉSIR,
PUIS DE CELLE QUI S'APPELLE FEU D'OR.
ON
LE VOIT PASSER DANS LES DERNIERS SQUATS CÉLESTES DE CES ANNÉES LA;
CEUX QUI LE CONNAISSENT L'APPELLENT BEL ASTRE.
LIVRE I
DÉSIR
Premier
chapitre
________________________________________________________________________________
Ou
l'on voit un poète encore incertain, errer dans PARIS à la
recherche des signes qui lui permettront de se lancer sur la trace du
poète insurgé qui lui a ouvert le chemin de la Vie authentique. Ou
on le voit faire la rencontre d'une beauté désirable entre toutes.
Cette beauté porte un nom prédestiné, car elle se nomme DÉSIR.
Premières rencontres du poète avec DÉSIR
___________________________________________________________________________________________________________________________________
Tout
ça a commencé un jour de grand pincement au cœur un jour inondé
de défaite. Le héros emblématique de cette histoire, avait
plongé dans la nuit pour errer, un jour qu'il s'ennuyait, car cette
vie remplie de jours sans fin l'ennuyait. Il avait plongé dans la
nuit, et la commençait son histoire ; car c'est à travers le grand
corps de la nuit, qu'il avait subitement prit conscience que sa vie
devait changer de direction s'il voulait rejoindre d'autres espaces
non soumis à la triste loi des hommes. C'est lors d'une de ses
errances dans l’hémisphère sombre de son cœur, qu'il avait
rencontré le spectre d'un poète qui vivait dissimulé dans ses
replis, on l'avait surnommé MYSTÈRE à cause qu'il semblait une
énigme pour quiconque l'approchait ; ce poète insurgé par nos
coutumes civilisées avait du trouver refuge au cœur de la nuit
amère ou à présent il errait, car ses paroles sauvages avaient
heurté les hommes de son époque, ces derniers L'obligeaient à
errer dans la nuit, car son comportement excentrique et rebelle
l'avait bannît du monde civilisé".Le poète avait accueillit
le héros dans son antre, et il l'avait initié aux mystères
abrupts de la vie, il l'avait incité en frappant sur sa tête avec
une pierre, à devenir un authentique primitif, car disait il, le
PRIMITIF est le seul poète magistral des temps modernes, le seul
dont l'âme ne soit pas corrompue par la déchéance que la race
blanche conquérante a fait peser sur le cœur des hommes en proie à
l'ivresse des sens ; seul l'homme primitif ancestral a conservé
intact en lui la beauté radicale de la vie; c'est par lui que tu
dois passer si tu veux "atteindre la splendeur de la vie
".C'est ainsi que cela c'est passé, c'est quelques temps après
avoir baisé la bouche d'un poète aux yeux ardents qui s'appelait MYSTÈRE que notre héros avait décidé un jour de décembre mille
neuf cent soixante dix et des poussières, de remonter le grand
fleuve qui traverse Paname ; là ayant posé son cul sur une des
berges qui borde le fleuve, il avait décidé après avoir regardé
longuement la seine et contemplé ses yeux, embués de tristesse, que
c'était là, dans le cœur même de Paname qu'il devait agir, agir,
c'est à dire, reconvertir l'âme ennuyeuse de l'homme des temps
modernes en une âme magistrale semblable à celle de l'homme des
temps immémoriaux. La Seine lui avait dit d'un air triste, que la
chose était difficile à réaliser, que l'homme des temps modernes
était devenu allergique aux symboliques magiques qui président aux
mystères sacrés de l'existence ; toutefois, elle lui avait
indiqué le cours du chemin INITIATIQUE qu'il devrait parcourir,
s'il voulait y arriver.Il devrait avait t'elle dit : Trouver les
FAUVES qui l'aideraient à ouvrir les portes du grand poème qu'il
désirait sculpter au cœur d'une nouvelle capitale semblable en
tous points, à celle qu'était Paris au temps bénis ou les poètes
inspirés l'habitaient .C'est pourquoi, ne parlant qu'une seule
langue, celle des premiers aborigènes, il avait décidé de
rentrer dans Paname armé d'un long couteau, car pensait-il, c'est
avec cette arme que je vais couper les lianes qui retiennent
prisonnières les formes sculptées sur le fronton des cathédrales.
Une fois libérées ces formes tous ce qu'il avait de plus
authentique dans cette ancienne capitale reviendrait à lui pour
hurler sa passion, car tout ce qu'il y avait de plus authentique
dans cette ville était tenu en disgrâce depuis qu'on avait pris
soin de lui enlever son cœur en suspendant dans ses musées
aseptisés les reliques des saints poètes AUX COEURS ARDENTS qui
avaient veillé sur elle.Voilà, c'est ainsi que commence une des
premières séquences de cette légende, elle débute avec la
rencontre d'un poète inspiré, venu de sa lointaine province le cœur
ardent, pour contempler en son fond l'âme prisonnière de Paname.
Il ne rencontra pas tout de suite les fauves qui devaient l'aider à
ouvrir les portes du grand poème qu'il désirait sculpter sur la
vieille terre de rêve qu'il s'était promit de faire renaître, il
dût errer pendant un temps qui lui parût infini dans la capitale
mythique de ce grand bel étrange pays qui s'appelle FRANCE avant
que de heurter de son front la porte dorée de la demeure mythique
qui devait lui permettre d'engendrer son grand poème BLEU FAUVE.
C'est cette première histoire que nous allons tenter de conter,
celle de l'errance d'un poète exilé dans cette ville éblouissante
qui s'appelle PANAME. Car si l'histoire des SQUATS CÉLESTES est celle
d'un mouvement, elle est avant tout la chronique d'un mouvement vu
à travers les yeux d'un poète qui n'avait que ses yeux de fauve
étincelant pour la voir. Cette histoire sera donc aussi
insignifiante et sommaire que celle d'un poème que le cœur élancé
d'un poète incertain à tracé sur l’asphalte, pour tenter d'y
relire les hauts faits héroïques d'un mouvement éphémère.
Les
premiers pas qu'il fît ne lui ouvrirent pas les portes de cette
splendide capitale, mais les bras d'une beauté rebelle qui
s'appelait désir.Il la rencontra alors qu'elle insultait un homme
vêtu comme un ministre de la culture à la sortie d'un bordel qui
ressemblait comme deux gouttes d'eau à une église des temps
modernes. Cette église avait des airs de cathédrale, de grandes
statues dorées en ornaient la façade. Il se demanda que pouvait
contenir ce bâtiment, il ressemblait à un temple, mais les hommes
et les femmes qui en entraient et qui en sortaient n'avaient pas
l'air d'être éblouit par la foi. La jeune fille qui l'avait aperçut
lui sourit deux fois, elle s'avança vers lui et lui dit - Ce
putain d'con qui pourrait - être mon père, ma interdit de faire la
manche devant cette banque de merde ! - Elle lui prit la main et
l'amena dans un café voisin, elle s'était approché de lui et lui
avait murmuré dans le creux de l'oreille quelques instants avant
cette belle phrase toute crue : - Il y a dans ton regard quelque
chose qui étincelle, fait moi plaisir viens avec moi, j'ai besoin
d'être enlacé par tes yeux ! - Il la suivit dans le café au beau
comptoir de zinc ; des hommes aux airs barbares vêtus de vêtements
chic y consommaient des bières. Ils parlèrent quelques temps, puis
se quittèrent, car celle qui s'appelait désir avait d'autres choses
à voir ailleurs. Toutefois elle lui laissa son adresse, et comme il
n'avait rien d'autre à faire qu'à errer dans Paris, il la rejoignit
le soir même.Il rencontra désir chez elle, elle l'attira tout de
suite contre lui, ils firent l'amour toute la nuit. Désir était
très jeune, elle était encore mineure, mais son cœur était déjà
celui d'une femme cruelle, elle savait faire souffrir quand cela
était nécessaire. Elle n'en abusa pas ce soir là.Lorsqu'il se
retrouva au matin dans les bras de désir, il songe que cette très
jeune femme presque une enfant était peut-être celle qui devait lui
ouvrir les premières portes qui menaient au grand poème qu'il
aurait aimé sculpter dans cette ville somptueuse et lassante. Désir
était tout feu toutes flammes, son ambition ultime était de vivre
sans entraves, c'est à dire sans fric, sans flic et sans harnais de
sécurité, car disait-elle" la vraie vie est souterraine, y
faut faire péter les vitrines si on veut la trouver". Il
l'écoutait et l'admirait, car il savait que c'était sa jeunesse
resplendissante qui l'incitait à proférer de telles paroles, il
s'étonnait pourtant d'entendre ces paroles dans la bouche d'une si
jeune femme, car ces paroles étaient exactement les mêmes que
celles que proférait dans son exil son maître rebelle. C'est
pourquoi il sentait son cœur qui remuait avec passion, lorsqu'il la
voyait.
Désir
pillait tous les supermarchés du voisinage, elle marchait toute nue
sous ses vêtements de ville - Cela fait bander les bourgeois quand
j'écarte les jambes, ils ne cherchent que la fente de mon con
lumineux pour jouir, je vois leurs gros sexes qui gonflent sous leurs
vêtements de soie en synthétique, ils vomissent de désir en me
voyant passer, mais pas un seul n'a jamais essayé de me toucher ;
ils sont trop cons et trop civilisés ! -Désir l'initiait" à
l'amour éclatant", elle se plaquait contre lui dans la rue,
elle voulait qu'il la prenne au milieu des passants ; son grand
manteau noir la couvrait jusqu'aux genoux, elle faisait semblant
d'être une jeune fille qui enserre pudiquement son amant, et lui
murmure des mots timides ; en réalité elle lui disait - prends-moi,
fais jouir mon petit tout petit con fragile, baise-moi, je t'en
supplie baise-moi devant tous ces Parigots qui turbinent ! - Et lui il
la prenait pour ne pas la décevoir, il le faisait avec maladresse au
début, car son désir pour elle bien qu'il fût réel, se heurtait à
une vieille morale d’ascète qui lui avait interdit durant
plusieurs années de considérer le sexe comme une partie intégrale
de la vie authentique qu’il avait décidé d'explorer.- J'aime
quand tu es timide ! - lui disait - elle ; quand elle le sentait
perdu, elle lui caressait sauvagement le sexe et l'enfonçait
délicatement en elle. Autour d'eux la foule semblait ne jamais les
voir, c'est pourquoi il finit par s'habituer à ces étreintes
sauvages, au milieu d'une foule qui semblait invisible. Un jour
seulement ils furent prît en flagrant délit d'amour public par un
contrôleur de la R.A.T P. qui fût si surpris de les voir debout
enlacés dans l'angle d'une porte automatique qui donnait sur les
quais, qu'il en oubliât de leur demander leurs tickets ; désir
s'apprêtait à l'insulter, il mît sa main sur sa bouche pour
l'empêcher de crier car il était las des scandales, elle se retira
violemment de lui et lui jeta un regard de feu qui lui troua le cœur.
- Regardes, il est parti ! Dit-il. - J'ai cru que tu voulais
m'empêcher de parler ; ne me refais jamais ça ! ... Dit-elle, je
s'rai capable de te tuer ! - Quelques instants après, elle lui dit -
Je t'aime ! ... Elle se serra contre lui en tenant fermement son sexe
dans sa main. - Poète... Pouette ! Poulette ! Pouette ! Poulette !
Poète ! Vos papiers ! Et elle éclata d'un rire somptueux.Désir le
poussait à vivre la vie belliqueuse et héroïque des rebelles, car
elle était encore parfaitement insoumise. Insoumise, elle semblait
l'être naturellement, comme si cela correspondait à une façon
d'être que la nature avait spécialement façonné pour elle. En
réalité Désir était en rébellion contre le milieu d'où elle
venait. Il ne savait pas vraiment, de quel milieu elle venait, il
savait seulement qu'elle était en révolte contre ce milieu. Il ne
lui posa pas de questions car elle ne l'aurait pas accepté, il la
sentait qui se fermait quand il tentait d'aborder la question. Désir
était plus intrépide et plus volontaire que lui, mais elle était
trop impulsive, c'est pourquoi elle aimait se blottir contre lui pour
retrouver son calme quand elle s'était laissé allé à une de ses
folies.Désir l'incitait à brûler toutes " ses vieilles
habitudes" tu ne parviendras jamais à gagner le cœur du grand
poème que tu désir sculpter, si tu à peur de marcher découvert
au centre de tes propres désirs, seuls tes désirs te conduiront
dans l'espace magnifique ou règne "La beauté absolue" ;
car la beauté absolue gît au faîte de tes désirs. Tu dois faire
effort pour repousser les assassins pervers qui voudraient endormir
"ta verdeur voluptueuse " afin de venir lui trancher la
gorge pendant ton sommeil, car la verdeur voluptueuse qui ta fait
naître poète est bien supérieure à celle qui est proposée dans
ces livres d'images destinés à tous les crétins incrédules des
temps modernes. elle lui montra les pages d'un journal sur lequel
s'affichait sur une pleine page une femme insignifiante a demi-
dévêtu entourée de banals slogans publicitaires
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Il
s'est souvenu de ce moment, en contemplant cette banale publicité,
que les surréalistes avaient à leur époque jonglé avec la beauté
follement obscène des publicités pour en faire des poèmes, mais ce
qu'il vit écrit sur ce simple journal lui rappela surtout des
calligrammes d'Apollinaire, car il ne les vit pas la publicité telle
qu'elle était, mais il la vit comme dans un rêve incrustée dans
les pages d'un livre sous une forme savante. Ce qu'il vit surtout en
rêve, car son œil avait glissé sur le nom de la rue ST GABRIEL
qui s'affichait en contrebas sur la plaquette publicitaire, c'était
un ange qui prît la figure du St Michel terrassant le dragon, tel
qu'il en avait conservé la vision en mémoire depuis qu'il s'était
baigné tout habillé avec Désir dans cette fontaine d'une beauté
démesurée, qui se trouve place St Michel. Désir l'avait entraînée
là une nuit qu'ils avaient décidés de flâner dans Paname pour y
aller chercher l'âme mystérieuse d'une citée qui avait planté un
peu partout dans ses rues étincelantes, des statues magnifiques
pour que les filles et fils de la nuit pussent tout en étant ivre
de leur ivresse nocturne, venir contempler les vestiges emblématique
d'une ville aux POÊMES ciselés dans la pierre. Cette nuit là en
embrassant désir il avait faillit pourtant prendre froid, car
c'était en plein milieu du mois de janvier que leur étreinte
nocturne avait eut lieu. "Mon poète va prendre froid, je dois
le couvrir "Lui avait-elle dit en s'allongeant sur lui dans
cette fontaine aux eaux monstrueusement glaciales.Désir lui avait
dit aussi "Chaque rêve que tu faisD'un
gradin d'or, les pages jaunes, vol de nuit, supplément gratuit,
heures d'ouverture du mardi au samedi, parmi les cordons de soie, les
gazes grises, les numéros pratiques de france-télécom , la syntaxe
et l'étude des règles qui servent à grouper, papiers pour
photocopieurs, décrépitude, dernier terme de la vieillesse,
installation plomberie sanitaire, et en milieu d'annuaire, je vois la
digitale s'ouvrir sur un tapis de filigrane d'argent, d'yeux et de
chevelures. Eâ, dieu de l’abîme, ton bâillement n'est pas plus
vaste.J'ai embrassé l'aube d'été, on ne plaisante pas avec le
sport, le nuancement des couleurs, le culte de la tradition, le
directeur de la publication ; tu attends le retour de la barque
légère. PRODUIT RECYCLABLE.Elle
les tapait sur une vieille machine à écrire noire qu'elle avait
récupéré aux puces de Vanves, avec quelques fautes d'orthographes
et d'inattention, car elle se foutait des conventions.Désir parfois
mettait des bas noir qu'elle ajustait avec des jarretelles, elle ne
portait pas de petite culotte, elle le faisait par provocation, ainsi
sous sa jupe plissée blanche ou rouge quand elle s'asseyait - on
pouvait apercevoir son superbe mont de Venus qui ressemblait à un
poème de soie noir éclatant. Elle mâchait du chewing-gum à
longueur de journée et poursuivait des études de médecine
imaginaire, c'était du moins ce qu'elle disait lorsqu'on lui
demandait ce qu'elle faisait comme études. Cela pouvait paraître
plausible, car Désir qui n'avait pas plus de seize ans, en
paraissait dix neuf ou vingt. Elle aurait du être encore au lycée,
mais elle l'avait déserté. Elle était donc mineure et qui plus est
en fugue lorsqu'il l'avait rencontré. Elle recevait de temps en
temps de l'argent qu'elle distribuait généreusement à ses amis,
comme si cet argent qu'elle recevait lui brûlait les doigts et
qu'elle voulait s'en débarrasser. Un jour il la surprit par hasard
attablé à la table d'un café, avec un homme d'un certain âge qui
portait un pardessus gris très élégant un chapeau couleur
cendres sur la tête il tenait une paire de gants dans ses mains, il
s'étonna de la voir attablée avec un tel personnage qui ressemblait
à un ministre ou peut-être à un maquereau. L'idée lui passa par
la tête, que peut-être elle se prostituait, et que l'argent qu'elle
rapportait lui venait de là. Il n'en fût pas choqué, ni même
affecté, car il aimait désir, d'ailleurs il trouvait singulier de
vivre avec une jeune femme qui avait assez de caractère pour pousser
la provocation jusque là ; car il s'imaginait que si Désir se
prostituait, ce ne pouvait être que pour un défi qu'elle s'était
donnée à elle-même. Il pensait pourtant qu'il y avait d'autres
façons de gagner de l'argent, celle là lui paraissait inadaptée.
Lorsqu'il fit part de ses soupçons à Désir elle lui rit au nez, et
l'insulta. "Tu n'es qu'un double - con ! Lui dit - elle "Si
je voulais me prostituer, je n'irais pas avec ce genre de mec, j'en
choisirai de ceux qui me plaisent, c'ui là est beaucoup trop infect
pour que j'aie jamais eut envie de baiser avec lui ! Elle lui claqua
la porte au nez est parti. Il ne la revit pas durant plus d'une
semaine. Ce fut une période difficile à passer, car il croyait de
la façon dont elle était partie, qu'elle ne reviendrait pas ; sans
désir il se sentait perdu. Il avait beau tenté de l'oublier, il n'y
parvenait pas. Elle avait déserté, le Squat lumineux qui berçait
leur amour et il ne parvenait pas à s'y habituer. Il contemplait à
longueur de journée la chambre nuptiale qui leur servait de refuge,
il respirait ses vêtements durant son absence, ceux qu'elle avait
abandonné un peu partout dans la chambre avant son départ, il
songeait d'en finir avec la vie, car des idées sombres
l'assiégeaient. Il fut tenté de fuir Paris, car plus rien ne
semblait le retenir dans cette ville, qui ressemblait à un immense
tombeau ; le squat lumineux dans lequel il vivait lui parût soudain
sordide sans la présence lumineuse de Désir, il remarqua des camés
et des seringues qui traînaient dans les couloirs, il remarqua la
crasse et les déchets qui entouraient la chambre divine ou il
avait vécu avec elle. Il pleura à chaudes larmes une nuit en
retrouvant un portrait qu'elle avait fait de lui, et qu'elle avait
signé. A POUR TOUJOURS.DÉSIR.Il finit par se reprendre le dixième
jour, et se souvint qu'il était venu sur Paname pour accomplir une
sorte de périple initiatique."Si je m'effondre à la moindre
anicroche, à quoi bon postuler à la vie authentique, je suis un
misérable crétin ; je n'ai jamais compris pourquoi mon cœur était
si faible ! "Il se leva et décida de marcher dans Paris face au
soleil naissant. C'était le début du printemps. Il se souvint qu’à
peine de la promenade qu'il effectua ce jour là. Paris ville
radieuse le saoulait, il ne savait pas pourquoi il aimait cette
ville, elle l'envoûtait, le berçait l'oppressait parfois, il se
grisait en marchant dans ses avenues ses boulevards, il observait à
chaque coin de rue une nouveauté, une boutique qu'il n'avait pas
remarquée, une odeur qu'il n'avait pas respirée ; il y avait
toujours une passante plus belle qu'une autre pour venir plaquer son
sourire contre son cœur qu'il tenait suspendu dans une nacelle pour
qu'on le vit flotter au-dessus de la foule. Il parcourait comme un
somnambule les vestiges de cette ville qui redevenait un musée,
depuis que Désir l'avait quitté. Pendant sa course, des images
l'assaillaient .Il se voyait prendre une femme qui passait dans la
rue et lui faire l'amour debout à même la chaussée au milieu des
passants ; n'étais ce pas ce que désir lui avait enseigné. Elle
l'avait habitué à prendre cette ville comme un vaste miroir ou se
reflétaient ses moindres désirs. A présent qu'il se retrouvait
seul il avait du mal à retrouver son rythme d'homme éperdument
solitaire. Il arrêta soudain sa marche somnambulesque comme prit
de stupeur devant une vieille horloge sur laquelle se détachait de
magnifiques chiffres romains ; à cet endroit précis un soir d'hiver
désir s'était emparé d'une de ses mains et elle l'avait
embrassée, elle n'avait jamais eut un geste aussi tendre ; ils
s'étaient alors arrêtés devant l'horloge et l'avaient contemplé
durant un temps assez long, depuis ce jour les deux effigies qui
ornaient l'horloge lui étaient restées en mémoire comme deux
symboles de cette affection que lui portait Désir. Pourtant cette
horloge aussi vieille que Paname lui paraissait surgir d'une autre
époque, il ne parvenait pas à comprendre pourquoi elle avait fait
ce geste là, devant cette horloge qui semblait symboliser un monde
ancien et fort éloigné du leur. En la voyant encastré dans cet
espace, au pied d'une tour qui faisait angle à l'ancien palais des
Rois dans l’île de la cité, il eut comme la sensation que les
divinités qui peuplaient cette ville mystérieuse resurgissaient
devant lui, pour lui signifier quelque chose, mais il ne savait pas
quoi. Soudain... il comprit... il comprit que c'était le temps qui
encadrait les deux statues ; celles ci symbolisaient l’emblème du
temps. Le baiser que Désir avait déposé sur sa main n'était pas
le fait d'un hasard, il était prédestiné ; en baisant sa main à
cet endroit Désir avait voulu lui signifier probablement sans le
savoir que "toute vie est mortelle" que les désirs
eux-mêmes sont mortels ; c'est pourquoi ce soir là elle s'était
fait plus tendre que d'habitude car elle avait pressentit peut-être
que le temps des désirs qu'ils avaient l'un pour l'autre cesseraient
peut-être un jour comme ils étaient venus et que courir après le
temps ne servait à rien ; il poursuivait imperturbablement sa route
comme il l'avait poursuivit depuis des siècles, cette horloge
immobile en était le témoignage secret. Seuls les désirs les plus
innocents (pensa t'il ) qui advenaient à l'instant même de leur
surgissement avaient le don d'effacer le temps, car leur pure
manifestation les empêchaient d'être dévorés par l'implacable
fatalité qui se tenait cachée derrière ; ils ne prenaient
d'ailleurs toute leur beauté que dans l'instant fugace de leur
apparition ; le baiser de Désir sur sa main en était l'exemple
parfait, ce baiser les avaient transportés tous les deux hors des
limites fixées par le temps implacable car il avait surgit d'une
profondeur qui n'était pas régie par les lois, par la justice des
hommes ou par leurs horloges, il avait surgit d'un fond d'éternité
sacré ou le temps immobile s'était fixé, en un lieu ou l'amour
céleste régnait en maître au-dessus des destinées. En ce lieu, la
magie sacrée du monde surgit pour dissoudre toute appartenance, en
ce lieu, l'homme et la femme redeviennent ce qu'ils étaient au
commencement du monde, deux souffles distincts et un baiser unique
pour les lier, ce jour là, il se sentait inspiré.Il lui revint en
mémoire le fragment d'un texte qu'il avait parcouru - il y a fort
longtemps, dans le texte il y avait une phrase particulièrement
énigmatique, l'auteur y parlait de L'apparition d'une forme de
sagesse immanente située hors de portée de notre savoir moderne.
Pendant très longtemps cette phrase l'avait poursuivit ; parce que
son sens lui échappait ; il avait la sensation aujourd'hui qu'il
venait d'être mit en présence de cette chose incompréhensible que
l'auteur désignait, comme l’apparition " d'une forme de
sagesse immanente hors de portée de nos savoirs modernes " il
eut alors l'impression que cette révélation qu'il venait d'avoir,
venait de le remettre à l'instant sur la route du destin poétique
dont il s'était cru porteur en rentrant dans cette ville et dont il
avait oublié pour partie l'existence. Le contact de Désir lui
avait fait oublier certaines formules sacrées que récitent les
poètes lorsqu'ils se croient happés par un destin magique. Il se
mit à marcher tout droit en direction du nord de Paris, car il avait
besoin de parcourir cette ville jusqu'à l'exténuement vers un lieu
qui lui était encore inconnu, et qu'il voyait se dessiner en rêve
dans un repli de son cerveau car à cet instant précis il se
sentait possédé par une énergie surnaturelle. Il remonta le
boulevard Réaumur , et chercha tout en marchant quelques-uns uns
des indices qui devaient lui indiquer la prochaine route à suivre.
Il ne voyait pas la foule ni les voitures qui envahissaient
l'espace, il ne voyait que l'étendue somptueuse de ses rêves qui
commençaient par former en lui comme un écrin d'argent. Il heurta
une femme qui se tenait immobile sur le trottoir, elle se tenait là
debout comme prisonnière de la pierre du trottoir ,elle avait le
visage fardé comme celui d'une vieille prostituée ,elle était
vêtue d'un manteau de fourrure synthétique bleu à longs poils et
ses cheveux étaient blancs ,elle tenait dans ses mains serrées sur
sa poitrine, une rose en plastique dorée aussi belle que celle
qu'on voit dans les boutiques de "tout pour rien" les
veilles de Noël. Elle éclata de rire en le voyant et il vit au
milieu de ses dents qui étaient noires et toute pourrie resplendir
une couronne dorée. La femme dirigea son regard vers la Gare de
l'Est, et sans le voir jeta un cri qui fit sursauter la foule. "Dieu
est ici! Dit - elle la bas!" Et elle montra la Gare de l'Est qui
se trouvait plus loin. Il continua de marcher sans plus faire
attention à elle ,il entendit pourtant son cri encore une fois
quelques minutes plus tard alors qu'il se rapprochait de la gare,
mais il était déjà atténué, pourtant à cet instant il vit une
centaine de pigeons blancs tournoyer au-dessus du faîte du grand
bâtiment en forme de cathédrale qui se dressait splendide ,à
quelques centaines de mètres du lieu ou il se trouvait. Il se
demandait quel était cette lumière éblouissante qui jaillissait du
temple ferroviaire orné de poutrelles métalliques reluisantes; il
devait faire jour encore ;mais il ne savait pourquoi, dans son
esprit c'était déjà la nuit, fait extraordinaire, toutes les rues
de Paname lui paraissaient baignées d'une douce et exaltante clarté.
Il aperçut comme dans un rêve, mais rêvait-il sur la façade d'une
église qu'il avait dut croiser quelques instants auparavant ,les
robes bleues et rouges et vertes d'une douzaines d'apôtres en
prière, et puis soudain, tout s'anima; il crut voit les apôtres
marcher dans le ciel et décrire un rond au-dessus d'un sombre
bâtiment qui se tenait à droite de la gare de l'Est et qui semblait
dormir depuis des temps recules dans cette partie obscur de Paris. Il
vit les oiseaux qui tournoyaient au-dessus de la gare lumineuse se
rassembler dans un vol rapide pour former un cortège au-dessus des
apôtres ;tous ces Saints à visage de feu se tenaient immobiles et
droits comme dans un rêve; ils jetèrent des poudres de couleur
étincelantes sur le sombre et austère bâtiment qui s'éclaira
soudain, alors il vit sortir de derrière ses murs hauts comme trois
fois un homme ,un énorme taureau tout entier doré ,un jeune couple
entièrement nu, chevauchait la puissante bête, le corps de ces
deux êtres était d'une blancheur éclatante ,d'une blancheur de
rêve ,l'homme enlaçait la femme; un chérubin potelé comme on en
voit dans certaines églises italiennes, voletait autour de l'énorme
et resplendissante bête, il tenait un pinceau dans une main et un
pot de peinture dans une autre, il s'approcha du couple et traça une
raie bleue sur leurs corps enlacés, un autre chérubin qui venait
d'apparaître écrivait sur les flancs dorés du taureau, un mot aux
consonances étranges, un mot couleur rouge sang. Le mot qu'il
venait d'inscrire sur les flancs de l'énorme bête semblait faire
penser à la partie d'un poème inachevé, il écrivit le mot .OR.
FAUVE en grosses lettres sur ses flancs. Alors un coup de feu bref et
sec éclata, trouant l'air radieux. Cette détonation imprévue
chassa les oiseaux qui s'enfuirent en se dispersant tandis que la
vision enchanteresse et extatique du poète s'effondra sur elle-même.
L'éclatante lumière qu'il voyait avait disparut, de même que la
marche somptueuse des apôtres de même que tout le reste de sa
vision, il ne restait plus devant ses yeux qu'un immense corps de
bâtiment noir qui semblait étreindre une des faces mortelles de
l'ennui. Seul une lumière éclatante gerbait ses feux étincelant
au-dessus de la gare. Lorsqu'il plongea son regard sur ses flancs, le
héros dont nous narrons la vie ne vit plus que d'immenses grues qui
tournaient lentement sur elles-mêmes, il vit des hommes s'affairer
sur un chantier qui se tenait à proximité du grand temple
ferroviaire . La nuit aussi était venue pour prendre ses heures de
garde, c'était une nuit noire et profonde aussi profonde et aussi
noire que la partie virginale secrète d'une femme au corps de neige
blanche, seules les lumières factices de Paris faisaient encore
vibrer l'espace environnant ; des néons et des lettres publicitaires
scintillantes déversaient leurs rêves sertis d’éclats
précieux sur la ville mystérieuse ; il lui sembla pendant quelques
instants que ces lueurs artificielles réchauffent son cœur, mais
il s'aperçut bientôt que son cœur était froid aussi froid qu'un
simple et vulgaire glaçon, car il venait de sentir dans une de ses
poches un morceau de métal qui ressemblait à coupe ongle que Désir
lui avait cédée au temps ou elle vivait à ses côtés, il s’empara
de l'objet et il le jeta brutalement contre terre, comme s'il
voulait se débarrasser d'une idée fixe qui le hantait. Il vit
l'objet sauter , rebondir puis disparaître, il l'aperçut
l'instant d'après étinceler dans l'eau du caniveau; dans le
cortège que lui faisaient les eaux miroitantes il lui parut
vraiment trop beau; il ne put résister, il se baissa ,s'en empara,
l'essuya et le remit dans sa poche. Non décidément ,il ne parvenait
pas à oublier Désir! Elle torturait toujours son cœur ,sans qu'il
parvienne à s'en défaire.
CHAPITRE
II
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Désir
a quitté le poète, mais elle réapparaît bientôt. Elle dévoile à
son amant une partie du corps sacré qui anime la beauté captive
des pierres qui semblent dormir dans Paris. Elle resplendit au milieu
de la nuit telle une déesse antique, incrustant dans le cœur du
poète, des images de chair qui ont la beauté irréelle des rêves.
Cruauté de Désir.
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Il
marcha durant des heures dans la direction du Nord comme il se
l'était promit mût par un sentiment trouble; il persistait à
croire qu'un signe devait lui être révélé quelque part au fond de
la nuit à la frontière de cette ligne invisible et pourtant bien
réelle qui forme séparation entre Paname et sa banlieue. Il marcha
jusqu'à l'exténuement, mais il ne rencontra rien sur son chemin ;il
ne savait pas que le signe qu'il devait rencontrer sur sa route il
l'avait déjà rencontré. Comme il était exténué, et qu'il se
faisait tôt (il avait déjà traversé une bonne partie de la nuit)
il s'écroula au bord d'un terrain vague et s'endormit sur des
cartons qui traînaient là.Lorsqu'il se réveilla ,le soleil
miroitait au-dessus d'un immense bloc en construction, il devait être
Huit heures du mat, il avait froid .Il décida d'aller prendre un
café dans un de ces vieux bistrot qui avait survécu à l'avancée
des bulldozers, car il se trouvait dans une zone de banlieue en
pleine reconstruction. Il resta fasciné durant quelques temps par la
table de mica rouge à laquelle il était attablé, il contempla la
soucoupe d'émail vert ,cernée de traits dorés dans lequel
miroitait le café; il observa avec délectation la fumée qui
s'échappait de la tasse, il déchira avec lenteur le papier qui
enveloppait les sucres que la serveuse lui tendit, il jeta deux
sucres dans la tasse et caressa la cuillère contre sa joue, avant de
la plonger dans le nectar. Il but d'un seul trait son café car il
l'aimait brûlant.Il marcha ensuite en direction de la première
bouche de métro qui se trouvait sur son chemin, il avait idée de
rentrer pour se mettre à écrire un poème fantastique sur cette
matinée qui se dressait devant lui; elle lui parut à l'image même
de la vie, indocile , incertaine ,chaotique et cruelle .Il se crut un
court instant désespéré ,mais il n'était que légèrement
fatigué. Il plongea dans la bouche de métro et de voir l'immensité
du désarroi qui habillait les êtres et les espaces qui s'y
trouvaient, il se sentit ravigoté. Non, il n'était pas déprimé;
c’était cette ville qui était triste à mourir "il fallait
la pourfendre!".Il contempla la façade de la maison verte et
violette qui lui servait de résidence, et se dit que vivre hors du
monde ne lui allait pas si mal. Il agita la clochette qui gardait
l'entrée du céleste squat. IL vit quelques instant après un
visage apparaître derrière le grillage de la porte - Ah! C'est toi
! - Lui dit un garçon au visage embué de sommeil - Ou étais - tu
?... Je ne suis pas réveillé, nous avons fait la fête toute la
nuit!.. Je suis nase, je remonte me coucher... à plus! - Au fait..
.Désir est rentrée, elle doit être là haut! ...Celui qui lui
avait ouvert la porte s'appelait Rayon D'or ,c'était la seule
personne avec qui il avait noué amitiés dans le céleste squat
,car il était le seul qu'il voyait d'une façon régulière; la
plupart des autres habitants lui paraissaient ressembler à des
fantômes, car ils ne les voyaient presque jamais.Lorsqu'il poussa la
porte ,aussitôt rentré dans la chambre, il sentit le parfum de
Désir ,il était accompagné d'un vague relent de Patchouli c'était
celui qu'elle avait l'habitude de s'appliquer derrière l'oreille
avant de s'endormir.La pièce était à demi plongée dans
l'obscurité, car elle avait du tirer les rideaux. Il aperçut ses
vêtements qu'elle avait placés sur une chaise au pied du lit, ils
étaient recouverts de petites paillette argentées ,il s'avança
doucement, car il n'osait encore croire qu'elle était revenue. Il ne
rêvait pas ,il voyait son corps splendide qui était étendu sur le
grand lit fleurit qui leur servait de barque ;lorsque leur désir
d'amour fleurissait ,il revêtait toujours la forme d'un océan aux
courbes majestueuses ,des bouquets de fleurs aux corolles évasés
en formaient les vagues ondoyantes , calices et pistils se nouaient
au milieu des rebonds produits par l'océan pour resplendir en gerbe
dans un spasme éclatant ,ils s'allongeaient alors l'un contre
l'autre pour mieux respirer leur odeur, et c'était alors que le
beau corps de cette barque aux formes élancées lui
apparaissait.Désir et lui étaient allongés à l'intérieur comme
deux amants divins qui s'enfournaient dans la profondeur de la
barque au beau corps élancé ,la barque semblait se plier à leur
désir,c'était une barque d'amour. C'est pourquoi quand il la vit
allongée nue sur le lit son beau corps offert en rêve à la nuit,
il eut envie de la foutre. Pourtant il n'en fit rien. Il se plaça
derrière sa table d'écriture et se mit simplement à écrire .Il
écrivit sans doute des choses abominables, car il était en proie à
des fureurs terribles contre cette chose énigmatique et divine qui
s'appelait l'écriture. Cette maîtresse implacable qui le hantait
depuis toujours, lui résistait avec rudesse, elle se dérobait,
elle se cabrait, elle se refusait avec obstination à toutes ses
étreintes, et lorsqu'elle s'échappait de son cœur, c'était
toujours sous des formes brutales; l'écriture était son chemin de
croix extatique et son martyr secret ;c'est pourquoi ,il lui arrivait
souvent d'envier Désir lorsqu'elle écrivait; car elle parvenait à
le faire avec simplicité, ses phrases lumineuses resplendissantes
comme la clarté du jour lui paraissaient toujours d'une justesse
terrifiante ;celles qu'il écrivait par contre lui semblaient
toujours abominablement emphatiques et maladroites ,comme si son
impuissance à écrire provenait d'une tare ou d'une fatalité
héréditaire semblable à une marque d’infamie qu'il transportait
avec lui, en signe de malédiction. Il n'avait pas encore compris
qu'il fallait qu'il se donne à l'écriture comme on se donne à une
femme qu'on désir, car il était en guerre contre la partie obscène
du monde qui l'avait obligée à séparé son cœur en deux parties
distinctes, l'une pour le jour l'autre pour la nuit ;il n'avait pas
encore croisé sur sa route le cortège sacré qui s'avançait en
direction de celui" qui vénère la beauté cristalline du jour
immobile" son cœur était toujours celui d'un ange révolté
contre la cruauté du ciel.Désir gémissait durant son sommeil, elle
murmurait des bribes de phrases incompréhensibles; elle semblait
terriblement fatigué ,car elle ne sentit pas sa présence ;il reposa
son stylo et il contempla ce qu'il venait d'écrire; cela ne
s'arrangeait pas, il était toujours aussi mauvais face à l'écriture
;il repoussa le cahier sur lequel il disposait ses textes ,et retira
ses vêtements, puis il s'allongea à côté de Désir. C'est à
peine s'il la frôla, il ne voulait pas la réveiller; pourtant elle
dut sentir son corps qui bougeait prés d'elle, car elle se retourna
vers lui et bien qu'elle fût à demi ensommeillé, elle se jeta sur
lui en cherchant sa bouche, elle l'embrassa et le serra dans ses
bras en même temps ,d'un seul mouvement, elle enserra son buste avec
ses cuisses, elle glissa doucement sa main entre ses jambes pour
s'emparer de son membre qu'elle caressa tendrement ,puis d'un geste
rapide elle se glissa vers lui, et le mit dans sa bouche. Lorsqu'elle
le sentit grossir, elle lui dit "Viens! Dépêche-toi! Je suis
toute chaude à l'intérieur! "Ils firent l'amour tendrement,
avec violence , sans presque se parler ;puis repus ,ils s'endormirent
jusqu'à une heure tardive.Au réveil ,il prit son visage entre ses
mains et plongea ses yeux dans les siens, ils s'étreignirent à
nouveau ,refirent l'amour jusqu'à une heure avancée de l'après -
midi, puis ils se levèrent et décidèrent d'aller voir un film.Les
jours suivants parlant avec Désir, il finit par apprendre que
l'homme avec qui elle s'entretenait lorsqu'il la vit en sa compagnie,
n'était rien d'autre que son tuteur, car Désir avait été placé
sous tutelle ,à la mort de son père qui était un riche industriel
qui avait bâtit sa fortune dans le nord de la France. Sa mère
s'était enfuie depuis de nombreuses années du domicile conjugale
,bien avant la mort de son père, elle avait été élevée par des
tantes de la famille de son père ,et s'était enfuie du collège ou
on l'avait placé. Il ne savait pas s'il devait la croire lorsqu'elle
lui racontait cette histoire qui lui parût aussi fantastique qu'un
roman à l'eau de rose ;mais pour ne pas froisser Désir ,il fît
mine de la croire.Les jours qui suivirent la venue de Désir ,furent
les plus éclatant parmi ceux qu'il passa à ses côtés, celle ci
avait décidé de lui faire visiter Paname sous un angle nouveau.
Elle commençait par s'ennuyer peut-être dans le squat céleste ou
elle était revenue ;elle ne supportait plus de rester enfermé dans
cet " orgueilleux taudis lumineux "uniquement pour y écrire
des vers à la gloire des squatters analphabètes" qui
voyageaient l’œil en proie à la démence fixé sur la blanche
héroïne qui poudrait sur la surface étroite de leurs bites de
junkie" .C'était l'époque ou le squat céleste recevait la
visite régulière de dealers aux mines d'escrocs et aux faux airs
d'apôtres ;ils laissaient traîner dans leur sillage des zones
d'ombres aussi fines que la verge d'un mastodonte, sur laquelle
s'agglutinaient de frêles zombies aux cous de zèbres et aux
doigts de cristal, ils venaient au squat céleste pour y dresser
leur, pavillon en viande saignante et pour vomir sur la soie des mers
et des fleurs arctiques;(elles n'existent pas.)Désir se révulsait à
la vue des trafiquants, elle crachait des gouttes de salive ciselées
de baisers sur leur passage, pour éviter qu'ils ne lui infecte
l'âme, elle ne supportait pas de voir ces épaves lumineuses qui
tremblaient comme des trembles au centre de sa vie ;il lui semblait
qu'ils venaient pour exciser son univers fétiche ,car leurs
aiguilles ensanglantées qu'ils dressaient comme des rubis au milieu
des couloirs patinés par ses pas lui soulevaient le cœur.Désir le
balada dans Paris, leurs promenades étaient souvent nocturnes, comme
celles qu'ils faisaient les premières fois ou ils se sont rencontré
;mais cette fois il lui sembla que Désir traçait sur la ville une
sorte de grand Poème brûlant qui l'invitait à voir cette ville
sous un angle différent. Il eut la vague sensation qu'elle cherchait
à l'initier à une sorte de rite auxquels seuls les véritables
voyants c'est à dire "les authentiques amants" étaient
conviés. Elle se travestissait chaque jour de façon différente ,et
lui offrait à voir des tenues excentriques, qui la rendaient chaque
fois plus séduisante ,car chaque fois ils mettaient en valeur une
partie secrète d'elle-même qu'il n'avait pas su prévoir. Certains
jours, elles portaient des sous vêtements de résille blanche
dissimulés sous son long manteau noir ;elle se fardait le visage de
poudres de pastels tendres sur lesquelles elle projetait des
paillettes argentées elles mettait des faux cils et mettait des
pressings factices sur toutes les parties de son corps visible et
invisible ;d'autres jours elles portait un déshabillé de soie rouge
et s'enveloppait d'une fourrure synthétique, qu'elle plaçait sous
son manteau noir, car elle voulait toujours qu'il la couvrit, il le
protégeait disait-elle des regards indiscrets ou inquiétants;
parfois elle emportait avec elle une perruque d'un bleu
resplendissant, ou d'un jaune phosphorescent, elle enfilait des bas
soyeux de couleurs, éclatantes, mais parfois se contentait d'enfiler
des sous-vêtements de satin blanc éblouissants. Elle emportait des
sacs entiers de paillettes lumineuses dans un grand sac de cuir
rouge qu'elle tenait suspendu en bandoulière ,elle bourrait ses
poches de poèmes qu'elle avait découpé au hasard dans les livres
qu'elle volait dans les supermarchés, elle achetait des perles bon
marché qu'elle cousait sur le revers de son grand manteau noir,
jusqu'à ce qu'il devienne aussi luisant et étincelant que la mer
qui brasille sous le reflet oblique de la lumière d'un astre.Une
nuit, elle dessina sur son torse avec son bleu à lèvre , un énorme
scarabée et lui banda les yeux. Elle lui dit que la fête somptueuse
auquel elle le conviait allait commencer. Elle lui fit traverser
Paris les yeux bandés et lorsqu'elle lui demanda de défaire le
bandeau qui recouvrait ses yeux, il la vit toute nue sous son grand
manteau noir, le corps couvert de pressings, elle se tenait debout
face à lui le visage couvert par un beau masque doré, d'une main
elle agitait une rose bleu aux reflets scintillants de l'autre elle
jetait des paillettes sur son corps d'une pâle blancheur de nacre; à
quelques mètres derrière elle se dressait une belle et grande
aiguille de pierre ornée de hiéroglyphes qui semblait transpercer
les nuées ;c'était l'obélisque qui se dresse à vingt trois mètres
de hauteur place de la Concorde. Désir avait voulu que débute ici
ses rituels sacrés ,car elle disait que cet espace était protégé
par des puissances divines; elle disait qu'elle avait lu dans un
livre que le pyramidion qui recouvrait l'obélisque ,était recouvert
d'or fait avec la "chair des Dieux". Elle disait que cette
pierre qui couronne l'obélisque symbolisait la pierre des origines
,celle qui émergea hors de l'océan primordial au premier matin du
monde ,c'est pourquoi à chaque fois qu'elle était fatigué ,elle
venait se recharger ici, il comprit pourquoi, elle lui disait parfois
" qu'elle prenait ses bains d'or, au centre de Paname"
.Lorsqu'elle eut fini de lancer ses paillettes, elle jeta la rose
bleu en direction d'un groupe d'automobilistes qui tournait autour
de la place ou était érigée l'obélisque et qui criaient et
sifflaient dans sa direction. Elle sortit d'une poche de son manteau
une bouteille de champagne, puis elle prononça ces paroles
énigmatiques( en imitant la voix caverneuse des prophétesses).
"Moi Horus d'or,faucon céleste.
Taureau puissant aimé de Mât.
Je
te donne toute cohérence.
Je
te donne toute largeur de cœur."
Désir
agita la bouteille de champagne et lorsque le bouchon explosa, elle
asperge son amoureux, celui qu'elle surnommait" Bel astre"
les jours ou elle l'aimait; elle l'aspergea des pieds à la tête
en riant comme une enfant qui venait de faire une bonne farce ;et
puis elle jeta des poèmes qu'elle avait dans ses poches au milieu de
la chaussée .Elle embrassa celui qu'elle aimait sur la bouche en
refermant les boutons de son manteau; elle l'entraîna ailleurs en
courant, car un groupe de bedeaux commençait par s'attrouper prés
de l'endroit qu'elle avait investit. Lui, il s'était emparé de son
sac rouge et de son étrange et beau masque doré, ils coururent
enlacés l'un à l'autre jusqu'à ce que la place de Concorde
disparaisse à leur vue. Sous les arcades sombres, ils s'arrêtèrent,
et là, il la prît tendrement contre lui, déboutonna doucement le
manteau de Désir, et il lui fit l'amour.Un peu après, désir
enfila un grand pull de laine Rouge vif qui lui tombait jusqu'à
mi-cuisse ,car elle avait froid . Ils se serraient l'un contre
l'autre en marchant. Elle était tout excitée, son rire perlait
comme l'eau qui gerbe d'un ruisseau , elle ressemblait d'ailleurs à
une truite de montagne ,aussi vive prompte scintillante et rebelle;
elle glissait parfois son corps de soie contre lui, et l'instant
d'après courant sous les arcades elle le défiait d'un éclat de
rire magistral, ses yeux lançaient des étincelles de fastes
,remontant son pull elle lui montrait sa peau d'une blancheur
éclatante, sur sa peau blanche, la découpe de son con , formait un
triangle de velours noir qui avait la forme étincelante d'un poème.
Elle était légèrement ivre, car ils buvaient du champagne.Cette
nuit là, ils déambulèrent dans Paname, comme deux fols amoureux
étourdis par l'alcool.Il ne se lassait pas du corps de désir ,car
il le trouvait splendide. Elle aimait la virilité du corps de son
poète qu'elle trouvait aussi beau que la voûte élancée des
églises gothiques; lorsqu'ils faisaient l'amour ,elle comparait son
corps à celui des nervures saillantes en diagonales qui se
croisaient à la nef, de certaines églises. Lorsqu'il arquait son
corps pour la faire jouir, elle voyait dans ses rêves, d'immenses
arc-boutants ; ceux la mêmes qui étaient destinés dans les
églises gothiques à reporter sur les piles l’extérieure, la
poussée latérale des hautes voûtes intérieures ; c'est pourquoi
leurs étreintes prenait parfois dans ses rêves la forme fantastique
et rayonnante d'une cathédrale. Les jours suivants, Désir lui fit
d'autres surprises, elle continua à vouloir qu'il porte un bandeau
sur les yeux et elle l’entraînât dans d'autres endroits de Paris
tout aussi insolites. Une nuit il la vit resplendir sous le porche
d'une église qui ressemblait à un vaisseau baroque somptueux,
pourvu d'une cheminée sur laquelle était perchée une sorte de tour
de guet qui lui parut placée à cet endroit d'une beauté insolite
aussi insolite qu'une œuvre d'art d'un style nouveau, "d'une
beauté incertaine". Elle l'avait conduit ici, car elle voulait
lui faire voir le contraste entre la beauté de son corps
resplendissant, et la beauté ancienne de cette église" Cargo
flamboyant d’Atémis , église Saint-Étienne- du Mont de Venus"
comme elle l'appelait ;c'est pourquoi lorsqu'elle lui apparut sous
l'impressionnant portail, elle n'avait revêtu outre son grand
manteau noir qu'elle tenait largement ouvert, que des sous vêtements
d'une blancheur éclatante; elle recule, elle se dresse, elle allume
un feu d'artifice qui resplendit comme un soleil blanc sous le
porche et d'un geste amoureux, elle projette mille paillettes
scintillantes sur le parvis. Quelques instants plus tard ,elle
l'entraîne dans un autre endroit et rejoue la même scène en
déshabillé de soie bleue, c'était sur le pont des arts,
soudainement illuminé par la coupe dentelée d'un tourbillon
d'étincelles provoqué par un feu d'artifice qu'elle avait allumé
avant de se mettre à tracer avec son rouge à lèvres des mots
d'ordre amoureux sur sa peau de nacre blanc polie par la main d'un
sculpteur de génie rendu fou par la splendeur divine, incisive
et cruelle de son corps terrestre O divine épouse ma Reine ,ne
refusez pas la confession du plus triste de vos servants. Je suis
perdu. Je suis soûle. Je suis enlacé à vos yeux à vos bras à
vos jambes, je suis pendu ,suspendu à votre blanche crinière de
soie, d'ardeurs de rêves .Quelle vie! Ainsi parlait le poète
lorsqu'il la voyait surgir dans la splendeur de la nuit ,toute
offerte à son désir et l'initiant à ses rites parfumés de
sauvagerie moderne.Désir courait dans Paris en entraînant son bien
aimé chaque jour plus en avant dans une ronde d'exploits héroïques
défiants les lois imparties au bon sens. Parfois seulement vêtue
d' une robe de lumière blanche, celle que sa peau frissonnante
déposait sur son corps, elle dansait en s'accompagnant du son d'une
bande magnétique diffusant des sons curieux, envoûtant et magiques.
Elle ressemblait de plus en plus à une déesse antique, cette image
lui vint à l'esprit lorsqu'il la vit qui dansait nue au milieu des
statues du jardin des tuileries dont ils avaient franchit les grilles
avec une échelle pour venir contempler les statues immobiles, qui
n'attendaient rien d'autre pour revivre, que l'éclatante blancheur
de son corps .Là durant des heures qui ressemblaient à des secondes
,elle exécutait des figures qui revêtaient un sens mythologique
,car elle prenait parfois la pose des statues qui se dressaient dans
le parc ,semblables à des divinités issues du ciel. Il la vit
plonger une nuit dans un bassin, orné d'une belle rangée de
colonnes, semblables à celles qui soutiennent les temples anciens,
il ne savait pas si ces colonnes appartenaient à l'ordre toscan,
Dorique Ionique ou Corinthien, il se souvenait d'avoir lu des mots
chantants accompagner certaines planches d'architecture entrevues
dans un livre précieux qui décrivait la façade de certains
édifices antiques, ces mots lui revenaient en mémoire comme par
pur enchantement -Rais- de- cœur ,Denticule, Volute, Calicule
,Feuille d'acanthe, Échine, Astragale ,Cannelure, Tore, Scolie,
Plinthe .Il ne voyait ces mots resplendir qu'à travers le corps de
Désir ,car lorsqu'il voyait Désir se baigner nue dans le bassin
couvert de mousses et de fleurs ,au milieu des cygnes ,des
grenouilles et des canards qui s’effaçaient sur son passage ,il
ne voyait que la Rais – de cœur de son con lumineux coiffé d'eau
;il ne voyait que l'échine ondulante de son beau corps de nacre et
les Volutes de sa jeune poitrine qui reflétait les doux rayons de
la lune. Cela se passait dans le Parc - Monceau.Il était habillé
d'ivresse ,car Désir avait cousu dans son cœur des fils de soie
imbibés de nuages de salive, de sa divine salive. Il crut entendre
le chant d'un poète s'élever dans la nuit.
- Cette branche de fleurs un
jour portera ses fruits.
-Ce faucon, un jour, aura le
désir de la chasse.( répéter deux fois)
Son
image va et vient vers toi.
Elle
va et vient vers toi.
Elle
resplendit déjà sur la lame
Sur
la lame effilée que tu porte dans ton cœur
Bientôt
tu sortiras la blanche épée de son fourreau
Bientôt
tu sortiras la blanche épée de son étui, pour l'enfoncer jusqu'à
la garde
Pour
l'enfoncer jusqu'à frémir dans le corps de cette ville sombre et
solaire devenue taciturne
Depuis
que les yeux des poètes visionnaires l'ont désertée.
Désir
transformait la splendeur moderne et lassante de Paris en splendeur
Primitive, elle faisait resurgir de cette ville prodigieuse endormie
,les souveraines beautés qui demeuraient cachées, sous le vernis
de sa modernité .Elle faisait en sorte d'extraire la partie la plus
somptueuse de ses mythes, ceux qui balisaient son espace quotidien;
et qui appartenaient tous, à une dimension mystérieuse que nous
avions perdue de vue, à force de nous habituer à venir la
contempler d'un point de vue profane; si passant à côté d'elle
nous avions prit le temps de venir nous confronter à son vrai
visage; nous aurions retrouvé, une partie de ses vestiges sacrés
qui demeuraient intacts derrière leur apparence de désolation.Par
le biais de ses incantations charnelles, par celui de ses étreintes
magiques c'était ce visage sacré de Paname ,que Désir essayait de
faire resurgir devant son amant ;car elle voulait sans doute
l'initier aux "nouveaux mystères de la chair ";ceux que
les amants anthropophages des temps - modernes devront pratiquer
s'ils veulent retrouver le goût intact de la vie ,lorsque la vie
s'est fait chair. La chair à avaler étant celle des Dieux et non
celle des hommes ,il fallait purifier les regards, afin qu'ils
aient accès à la couleur de l'or (chair des Dieux);il fallait
nettoyer les regards pour qu'ils voient l'or des corps miroiter sous
le vernis des étreintes; c'était ce à quoi s'employait à lui
faire prendre conscience Désir qui n'arrêtait pas de faire reluire
son corps de milles feux ardents afin que son amant aperçoive sous
ceux ci, la lumière jaillissante de ce qu'elle appelait son bain
d'amour intégral, ou encore d'un nom plus troublant, puisqu'elle
appelait ça LA NOUVELLE POÉSIE MODERNE;
L'initiation
que fît subir Désir au poète ,car s'en était une dura un temps
improbable.Désir avait déserté le squat céleste ,elle entraînait
son amant dans des résidences tantôt luxueuses tantôt sordides.
Elle lui fit rencontrer des gens bizarres et excentriques lors de
grandes fêtes nocturnes qui n'avaient jamais lieu au même endroit;
elle semblait connaître beaucoup de monde, elle lui apparaissait
parfois sous des visages si différents qu'il s'étonnait d'être
l'amant d'une telle troublante beauté .Elle séduisait de nombreux
hommes, et lui faisait subir mille cruautés, car elle n'hésitait
jamais a embrasser ceux ci devant lui. Il la surprit un jour en train
de faire l'amour debout avec un homme plus âgé qu'elle dans
l'embrasure d'une porte; une autre fois il la surprit alors qu'elle
dansait nue sous son grand manteau noir en train de se faire caresser
par un homme à la peau noire qui semblait être tombé sous son
charme ;lorsqu'elle aperçut celui qu'elle appelait - son bel amant-
, elle fit semblant de ne pas le voir.Désir avait toutefois
plusieurs visages. Car lorsqu'elle lui revenait, elle redevenait
douce et aimante, plus douce et aimante que jamais ,et les
souffrances qu'elle lui faisait subir s’effaçaient à l'instant ou
s'emparant de son corps elle le faisait ployer sous un tourbillon de
caresses magistrales tandis qu'il déversait mille baisers de feux
sur sa peau blanche comme les pétales d'une fleur à peine éclose.-
Pourquoi vis - tu avec moi, alors qu'une multitude d'hommes te
courent après !- lui dit - t il un jour qu'il était irrité contre
elle.- Je ne suis l'amante que d'un seul ,pour le temps ou il m'est
donné de l'aimer sans réserve ,d'une façon absolue quasi verticale
.Celui là est l'élu de mon cœur. Les autres me laissent
indifférents, pour le temps ou celui là excite assez ma convoitise,
faisant en sorte que mon amour pour lui défie toute pudeur. Lorsque
tu me vois avec d'autres hommes ,je ne suis avec eux ,que pour
exciter ton désir de m'avoir tout à toi .Lorsque tu me vois avec
d'autres hommes, c'est que ton Désir pour moi n'est pas assez
violent et qu'il doit être redressé. Si tu n'enfonce pas ton désir
en moi d'une façon si radicalement profonde qu'il me laisse
insatisfaite, j'irai me faire désirer ailleurs. Ma jouissance est
sans limites ,je n'ai que faire d'un poète dont le stylet est
émoussé. Baise-moi, baise-moi encore, baise-moi fort! Et je serai
moins cruelle avec toi. Car je ne t'aime qu'en primitif! Je veux que
tu sois pour moi, comme ces chevaux qu'on voit le membre droit, en
train de bander au rythme des tam-tams dans certaines fêtes
païennes; je serai alors la reine de tes désirs. Prend moi ,comme
on prend une bête sauvage en plein rut ,car je ne suis jamais si
belle que lorsque je suis satisfaite et comblée de toutes part.Si
Désir s'arrangeait pour que son amant la prenne en toute cruauté,
c'était parc'qu’elle disait que la chair des dieux n'est
accessible qu'à ceux qu'elle appelait - ses amants flamboyants -.
Eux seuls possèdent assez de ressources pour pourfendre l'ennui qui
s'abat sur nos supers campements modernes depuis que l'âme
grossière de ceux qui les occupent à oublié de rendre hommage au
corps resplendissant des grandes divinités qui sommeillent dans nos
rêves.Désir lui était apparu au début qu'il l'avait rencontrée,
sous les traits d'une jeune louve rebelle à l'appétit prodigieux.
Elle lui apparut plus tard, sous les traits d'une amante éclatante
;d'autres fois, elle apparaissait sous les traits d'une amante sans
pitié, qui savait le faire souffrir de telle sorte qu'il en devienne
- ivre d’amour pour elle – comme à chaque fois alors après des
étreintes mouvementées elle lui revenait encore plus affectueuse
;elle léchait amoureusement comme une louve repentante les
terribles blessures qu'elle lui avait infligé seulement quelques
instants auparavant. Elle lui apparaissait parfois en rêves sous
les traits d'une divinité Olympienne qui pouvait revêtir il ne
savait trop pourquoi le visage d'Artémis , la vierge; chasseresse
,amante des bois et des montagnes;elle prenait souvent l'apparence de
celle que les poètes anciens surnommaient - la déesse aux trois
formes -. Son visage prenait tantôt la forme brillante et argentée
de Séléné ( la lune),celui de Diane la radieuse chasseresse ,mais
aussi celui d'Hécate la déesse drapée de nuit. Nue sous son grand
manteau noir, elle devenait pour bel astre la déesse de l'ombre
lunaire ,la déesse symbole des nuits mystérieuses pendant
lesquelles, la lune se cache. - Déesse des carrefours - , elle
délivrait ses messages à ceux là seuls dont l'esprit est chaste;
seuls ceux qui étaient digne de l'approcher pouvaient cueillir les
feuilles ,les fleurs, les fruits de l'arbre sacré qu'elle tenait
enlacé de sa lumière divine ;aux impurs, cette moisson était à
jamais interdite.
Si
désir se donnait sans réserve à Bel astre, c'est qu'elle voyait
luire par instants sur sa tête la couronne flamboyante d'une
divinité; bel astre ne lui apparaissait pas seulement comme un
divin amant ,c'est à dire comme un amoureux capable d'apprécier
toute la splendeur éclatante de ses chairs , il lui apparaissait
aussi comme un être doué du pouvoir mystérieux de contempler les
choses et de les ravir à la nuit qui les enveloppaient, car son
regard était vraiment celui d'un éternel amant. ;c'était pourquoi
sans doute elle le tenait en si haute estime.
CHAPITRE
III
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Bel Astre délire il croît voir
Désir partout où ,elle n'est pas..Lorsqu'elle revient à lui,il ne
voit pas qu'elle a changé ,car il en est toujours fou amoureux..Elle
écrit un roman.Elle est happé par un curieux mal de vivre - Un jour
au matin elle lui dit qu'elle aimerait mourir,car elle a attrapé un
mal mystérieux qui la déglingue complétement.Disparition de
Désir.Apparition sur la dépouille de Désir du double céleste de
Désir ,de celle qui se fait appeler Sublime . Éblouissement du
poète à sa vue ,il s'agenouille devant elle pour baiser ses pieds
tant sa beauté est radieuse.
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Désir
l'obsédait à tel point qu'il ne savait plus si il avait perdu la
raison.Elle lui apparaissait la nuit le jour dans ses ballades au milieu des rues de Paname devenu une sorte de grande ville magistrale
hantée par ses rêves.Il déambula plusieurs semaines,ne sachant
plus si il était seul où si il était accompagné de Désir, car il
s'était mis à délirer pour de bon. Étais ce son image qui
l'accompagnait où étais ce elle. - C'est bien moi ne crains rien!-
Lui disait elle ,lorsque livide il la prenait pour une autre ou pour
un mirage.-Redresse toi!Ne tremble pas!Je suis là!-Mais lui était
devenu comme fou,il voyait Désir là où elle n'était pas .Il
devint terriblement jaloux,il la voyais dans les bras de tous les
hommes qui passaient, il l'apercevait dans les taxis en train de se
glisser à demi nue entre les jambes d'un salop qui la pelotait ,il
la voyait allongé sur les pelouses des parcs en compagnie de jeunes
gens qui l'embrassait et la caressait,il la voyait en train de se
faire emmancher par une brute dans l'ombre d'un porche sur les grands
boulevards,il la voyait sur le ciel en train d'étreindre un bouc,et
de le masturber;il était soudainement devenu inquiet.Un autre
jour,il la vit apparaître dans un costume de soie rouge dentelé,elle avait les traits tirés et parlait dans une langue
qu'il ne comprenait pas.Ce jour là,il sût que c'était elle.Elle
était redevenue telle qu'il l'avait connue tout au début de leur
rencontre,mais elle avait pris les traits d'une autre.Il refît
l'amour avec elle dans les chambres d’hôtels miteux qu'ils louaient
de temps en temps pour échapper à la vie monotone des squatters qui
les hébergeaient.Il regardait son visage en se penchant sur elle,les
nuits où elle dormaient un pouce dans la bouche.Il était étonné
de la voir soudainement si docile,il ne comprenait pas pourquoi elle
avait tellement changé.Pourtant il savait que c'était elle,car il
se souvenait de son corps de sa peau de ses cris de ses râles,de ses
élans lorsqu'ils faisaient l'amour.Elle avait changé,mais elle
était resté la même dans son coeur.Il la voyait parfois comme une
femme plus âgée,alors il tournait la tête pour ne plus la voir,car
il détestait la voir de cette façon.D'autres jours il la voyait
sous la forme d'une jeune femme qu'il avait rencontré dans son
adolescence,une cousine qu'il avait désiré.Parfois elle se faisait
toute petite comme une enfant.Elle dormait toute nue en
chaussettes,de grandes chaussettes rouges qui lui montaient à mi
mollet.Elle lui interdisait parfois de toucher à ses parties
intimes,car elle était redevenue une petite fille qui craignait de
dévoiler sa virginité.Elle se remit à écrire des poèmes et de la
prose à la main avec des crayons de couleur.Ses écrits étaient
d'une beauté foudroyante.Elle avait même entrepris d'écrire un
roman ,une sorte de polar pseudo métaphysique qui commençait
ainsi.
LA
FILLE AIMÉE DE PABLO ESCOBAR
Je
suis la fille chérie de Pedro Escobar la seule l'aimée
l'unique,celle que le ciel avait donné pour lui pour satisfaire son
ego de merdre,tartiné de sauce chili .Un jour j'ai pris conscience
de mon destin ,j'ai regardé par le trou de son révolver et j'y ai
aperçu mon visage couvert de rides un ange souriait dans le trou du
révolver; ce jour là j'ai compris que mon père était un infâme
et glorieux tueur que même Spinoza lui même n'aurait pu convertir
malgré ses théorèmes . J'ai appris plus tard qu'il se disait un
homme de gauche,mais qu'il avait fait mourir par asphyxié, par
pendaison par balles par élagage,par dynamite,par le feu,par
l'acide par ses mains propres directes ou indirecte peut être un
millier d'âmes infortunées de belles âmes innocentes, si
Shakespeare,Homère,Dante ou le Christ lui même étaient tombés
entre ses mains il les auraient tous tués,ou échangés contre de
l'argent car son sens du commerce était démesuré.Alors que ma mère
récitait le nôtre père devant la vierge marie,il distribuait de la cocaïne à nos invités,en leur disant que le seigneur était avec
nous,puisque par son génie et par sa détermination,il avait réussi
à construire un empire qui pouvait multiplier par cent où mille
l'empire stade building.Il se lavait les dents avec de l'urine des
vierges qu'il avait défloré ,fumait de l'herbe avant d'aller au
lit,nous embrassait le soir comme un bon père aimant,il se lavait
les mains ,car elles étaient pleine de sang,mais je
l'ignorais,jusque au jour j'ai découvert dans un journal sa photo en
pleine page ,accompagné de cette légende Pablo le tueur.Je n'ai
pas compris sur le moment que c'était mon destin qui avait
transformé mon corps et mon esprit en fille de tueur égoïste cruel
et aimant.Il m'aimait il me disait que j'étais sa fille adorée,il
me prenait dans ses bras de père aimant et amoureux m’embrassait me
cajolait ,j'étais sa fille sa fille chérie j'étais ,la fille aimée
de Pablo Escobar ce salopard de merde.
Lorsqu'il
lui a demandé ce que contenait la suite,elle lui dit- Je l'ai
laissée enfermé dans une consigne à la gare de l'est!-Les agents
de la CIA sont à ma poursuite,ils voudraient m'empêcher de publier
ce bouquin.-Pourquoi lui a t'il demandé?-Tu connais Escobar toi! Lui
a t'elle répondu.Non répondit Bel Astre!. .Elle était hors d'elle
– Décidément les poètes sont trop cons!Si tu savais que la fille
que tu as baisé avec tant d'amour d'excitation et de joie est la
fille d' un infâme criminel,tu la regarderais à deux fois avant
de vouloir encore l'aimer.Bel Astre qui ne pouvais pas imaginer que
ce que lui racontait Désir,avait la moindre chance d'être vrai,ne
la prît pas au sérieux,il mît ça sur le compte d'une folie passagère.Elle recommence par délirer,pensa t'il.C'est une chose
surprenante tous ces visages contradictoires qu'elle porte sur elle
comme des masques.Désir devenait moins lumineuse,il lui semblait
qu'elle se repliait sur elle même,son regard était plus sombre.
-Laisse moi!- Va t'en foutre!-Lui disait elle lorsqu'il tentait de
l'entraîner chez un médecin pour se faire soigner..Il ne savait
plus quoi faire pour lui redonner foi en elle; même,il sentait que
le mal qui lui rongeait l'âme et le sang n'était pas seulement
d'ordre moral ou psychique,il y avait en elle un mal plus profond
plus mystérieux un mal d'abîme plus profond ,un mal sacré .Désir
qui était lumineuse extravagante pleine d'élan de volonté et de
passion,semblait s'éteindre doucement ,son caractère lui même
s'était mis à changer,elle ne chantait plus n'écrivait presque
plus de poèmes étincelants ,elle ne se révoltait plus, elle ne le
serrait plus contre elle avec la même fougue ,elle n'avait plus ce
magnifique élan qui la faisait resplendir lorsqu'il l'avait vu pour
la première fois.Son corps se cassait.Lorsqu'il faisait l'amour avec
elle,elle lui interdisait de la baiser sans préservatifs.Il avait
mis ça sur le compte d'une phobie;mais Bel Astre qui était aveugle
sourd et muet,ne savait pas que le mal qui rongeait Désir était
celui qui allait emporter toute une générations d'âmes libres et
sans attaches.Le mal violent qui s'était répandu dans son corps et
la consumait comme la peste,on le connaissait pas encore, il n'était
pas si courant vers la fin des années soixante dix.Bel Astre se
reprocha souvent après la mort de Désir de n'avoir pas écouté ce
qu'elle tentait de lui dire à travers les quelques poèmes qu'elle repérait sans cesse en les écrivant partout sur des petits bouts
de papier dans la chambre qu'ils louaient au dessus d'un café dans l’hôtel minable qu'ils occupaient rue Vercingétorix dans le quatorzième arrondissement de Paname.Elle écrivait sans relâche le
mot PARADIS,en coupant dans le mot pour faire un anagramme elle
disait. Cet anagramme elle le répétait presque à l'infini avec
obstination.Elle
écrivait,RAP-RAP-RAP-RAP-SIDA-SIDA-SIDA-SIDA-RAPSIDA-RAPSIDA-.Elle
se mît à chanter ce refrain et même à le taper sur sa machine à
écrire d'une façon obsessionnelle presque désespérée.Et Bel
Astre comme un con ne s'apercevait de rien,car il n'était pas
instruit par les progrès de la maladie qui avait surgît comme un
vautour sur le beau corps de Désir pour l'envelopper dans un linceul de noirceur et de brume jaune noir infect ,comme l'odeur de
la peste; c'était sans doute un poète con un poète sourd et
aveugle comme le sont tous peut être les grands poètes
post-modernes aveuglés par l'amour sans teint de l'illustre poésie
enfermée dans les livres à couverture raffinée des éditions de
la pléiade.
DISPARITION
DE DÉSIR.
Le
corps de désir,il ne le vît que sur la table de la morgue ,car on
lui avait enlevé son corps sans qu'il le sache .Il avait confié
Désir à une amie qui devait sans occuper,pendant qu'il était parti
travailler à Rotterdam sur une plateforme pétrolière,pour faire
rentrer de l'argent,car ils n'en avaient plus.Il avait passé deux
semaines à creuser dans les soutes des citernes sous lesquelles
dormaient l'océan,ils devait rejeter à la mer les déchets du
pétrole qui s'étaient accumulés au fond des énormes
cuves.Lorsqu'il revint à Paname il était mal; il avait un mauvais
pressentiment. La chambre qu'ils louaient avec Désir au dessus du café,ou ils logeaient, était vide.Il y avait seulement un papier
qu'elle avait écrit ,il était étalé sur le lit. -Mon chéri je
reviens bientôt je pars au PARADIS!. Je t'aime fort à bientôt
Désir.-Il se précipita au café pour demander ce qui s'était
passé,le cafetier qui leur louait la chambre ,lui dit que son amie
avait été transporté d'urgence à l’hôpital.Il lui donna
l'adresse.Bel Astre se précipita aussitôt à l’hôpital.Mais personne
ne pouvait lui dire où était passé Désir.Un employé lui dit
d'aller voir au services des maladies contagieuse.C'est ce qu'il
fît.A l'accueil on lui demanda sous quel nom elle était rentrée.Il
paniqua un peu car il se souvint que Désir avait plusieurs cartes
d'identité,et qu'elle aimait tromper les autorités en leur montrant
- à la barbe et au nez - comme elle disait de faux papiers .Elle
s'appelle Désir. -Nous n'avons personne sous ce nom là!- lui
répondit l'infirmière qui était à la réception - Quand est elle
rentrée?.- Cela fait trois jours d'après ce que l'on ma dit.- Vous
la connaissez?.Lui demanda la jeune femme.- C'est ma fiancée lui
répondit Bel-Astre.Elle examina son registre,et lui demanda quel âge
a la jeune fille.- 17ans - Répondit Bel Astre,mais il n'était pas
certain,car elle aimait les mystères et ne lui avait jamais révélé
sa date de naissance. -Pour quel type d'affection elle a été
hospitalisé?- demanda encore l'infirmière. -Elle était très mal
,je ne sais comment on appelle cette nouvelle maladie qu'elle avait
chopé,elle me parlait d'un nom bizarre,qui est l'anagramme de la
dernière partie du mot paradis.L'infirmière hocha la tête et
s'exclama.- Vous ne manquez pas d'humour vous jeune homme! - Je
regarde dans les dernières entrées sur le mot sida,car le SIDA
c'est la toute dernière peste qui nous est arrivée!- Il y a une
jeune fille qui est rentrée il y a trois jours..elle s'arrêta
net.Désolé Monsieur!-Elle était atteinte de la peste ,de cette
fameuse nouvelle peste qui nous est arrivé en provenance des brousses
mystérieuses ,elle est décédée . Si c'est votre fiancé je suis
bien triste pour vous!. -Elle a dit en rentrant ici qu'elle
s'appelait Julie ;c'est le nom qu'elle nous a donné.Julie Escobar
originaire de Colombie ,c'est marqué dans son dossier - Bel Astre
senti que les murs de l’hôpital tournoyaient autour de lui,il réalisa
soudain que c'était bien de Désir qu'on parlait,car c'était le nom
quelle avait choisi pour écrire son roman qu'elle appelait son
dernier roman noir,elle avait tracé son titre plusieurs centaines
de fois sur les mur du squat flamboyant où ils se rencontraient
régulièrement .- Normalement je ne dois pas vous permettre de la
voir ,rien ne m'y autorise vous n’êtes pas vraiment de la famille
,mais nous n'en sommes plus à une exception près vu le nombre de
victimes qui rentrent et qui sorte de cet hôpital, je peu bien vous
aider ;personne jusqu'ici n'est venu la voir. Si vous souhaitez la
revoir une dernière fois, je peu m'arranger car si vous étiez son
fiancé nous pouvons faire exception.Elle doit être normalement
bientôt incinéré.- Si vous pouvez nous donner d'autres détails
sur elle ils seront les bienvenus car ses papiers semblent incomplets
.Venez avec moi,mais attendez vous à la trouver peut être assez
défigurée ,car cette terrible maladie défigure toutes les beautés
même les plus radieuses et surtout les plus resplendissantes.Elle
amena Bel Astre dans la salle ou se tenaient les personnes
décédées.Elle tira d'un placard coulissant un lit recouvert d'une
housse ;elle ouvrit la housse ,le corps de Désir était recouvert
d'un voile blanc .Elle souleva le voile,et montra le visage de
Désir.Est ce la jeune fille que vous connaissez?.Bel Astre fît un
signe affirmatif de la tête.-Je vous laisse seule avec elle pendant
un quart d'heure,vous serez gentil de repasser à l'accueil pour me
donner des renseignements sur elle.- dit elle.Bel Astre ,ému
s'approcha doucement de Désir.Il écarta le voile blanc qui
recouvrait son corps.Il eut un léger recul lorsqu'il aperçu la
forme squelettique.Elle avait considérablement maigri .Son visage
pourtant respirait la même ardeur,il n'était pas atteint par la
maladie.Elle semblait sereine,un léger sourire se dessinait sur ses lèvres.Ses yeux étaient fermés,il aurait aimé voir une dernière
fois, le regard noir gris bleu fantastique qui avait illuminé sa
vie durant ces deux dernières années.Son visage pâle était malgré
sa fixité d'une beauté radieuse.Il arrivait trop,tard,il s'en
voulait- Je suis un idiot d'être parti si vite,en l'abandonnant ;à
présent,je n'ai plus rien d'elle sauf le souvenir raide de sa vie
pétulante et de son amour divin qui me hantera je le sais jusqu'à
l'extrémité ,c'est à dire jusqu'à ma mort!-.Je ne veux pas rester
plus longtemps pour regarder les restes de celle qui fût la plus
belle amante que la vie m'aie offerte,la plus radieuse,la plus
illuminante,la folle déesse de mes nuits amoureuse et de mon
inspiration cataleptique - .Bel astre détourna son regard du corps
squelettique et s'apprêta doucement à remettre le voile blanc à sa
place sur le corps nu de Désir . C'est alors qu'une violente clarté
soudainement l'éblouit,une clarté semblable peut être à celle
qui surpris les disciples du Christ au seuil du tombeau vide;la
clarté semblait surgir de nul part elle se déposa en arc de cercle
autour du corps martyr de Désir.Une lumière d'une beauté sidérante
tomba du ciel,et en même temps enlacée par deux anges qui la
tenaient par la taille,une femme si pareille à Désir tant pareille
à elle qu'on croyait voir Désir,si la splendeur angélique qui la
faisait paraître n'était pas si irréelle on aurait cru voir en
elle la sœur jumelle de Désir.Elle était vêtu d'un voile de
mousseline transparent qui épousait ses formes qui étaient
désirables,les anges qui l'accompagnaient avaient le visage irréel
des anges du ciel ;de grandes ailes blanches qu'ils bougeaient avec
lenteur émettaient un léger souffle d'or qui faisait trembler les
formes étincelantes qui voguaient dans leur sillage.La déesse
,car sans doute s'en était une se plaça dans les airs au dessus du
corps de Désir. Son corps qui paraissait aussi léger qu'un flocon
de neige devint presque transparent.Les deux anges qui
l'accompagnaient s’envolèrent .Alors la déesse lui dit en le
regardant avec les yeux de l'amour – Mon cher Bel Astre,ne soit pas
étonné de me voir suspendu ici dans les airs -Je suis l'épouse
divine de Désir .Je suis venu ici pour emporter sa dépouille
mortelle dans l’au delà Désir m'a averti de ton passage.Elle voulait
que j'apparaisse devant toi pour te rappeler à son bon souvenir.
Dans l’au delà les êtres humains qui ont accès au ciel,doivent
compter au moins dix années humaine ,c'est à dire dix secondes
célestes avant de pouvoir redescendre sur terre pour embrasser tous
les être aimés. Mon nom est Sublime,je suis venu pour te
transmettre le bonjour de Désir ;je viens pour t'aider à traverser
l'espace sombre qui va jaillir dans ta vie.O poète je suis venu pour
t'aider à franchir la rive du désespoir car j'ai vu dans mon rêve
que tu as déjà touché cette rive .Je suis aussi venu pour t'aider
à reconquérir ton âme de poète car Désir ma dit que tu t’apitoyais facilement,et que tu renonçais facilement .Elle ma dit
donnes lui les baisers et les caresses qu'il demande afin qu'il
poursuivre sa route,car au moment où tu le verras ce ne sera sans
doute rien de plus qu'un poète égaré.Conseil le dans ses marches
et guide le vers les portes de la magie suprême et de la
connaissance,car sa mission est de marcher autant que peu se faire
sur les pas de Dante un des plus grands poètes.Mais retiens toi de
le lui dire qu'il est un futur grand poète,car son orgueil pourrait
l'anéantir.Il pourrait échouer si tu flatte trop son ego ,il ne
manque ni de génie ni d'adresse ni de persévérance,il lui manque
juste une larme d'humilité et une goutte de bon sens pour qu'un jour
son génie s'éveille.C'est écrit dans les astres,malgré tous ces
défauts et son peu d'envergure ,ce poète là doit écrire le grand
poème de nuit que les Dieux ont inscrit dans l'espace invisible du
ciel pour déposer dans le coeur des hommes la nouvelle poésie
moderne. Bel Astre ce poète mineur fût saisit de stupeur de joie et
d'étonnement à la vue de cette céleste apparition qui lui était
destinée ;c'est pourquoi il s'agenouilla plein d'émoi devant la
sublime déesse ;il s'apprêtait à baiser ses pieds pour honorer sa
beauté radieuse radicale; mais sublime la céleste déesse d'un
geste leste mis sa main sur son front et l'attira vers elle d'un élan
rapide ,et elle déposa sur ses lèvres un long baiser d'amour qui
fît s'évanouir Bel Astre tant était doux et violent ce baiser venu
du ciel.
CHAPITRE IV
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Après
la mort de Désir et l'apparition de sublime Bel Astre erre dans
Paris sans plus savoir quoi faire.Il rencontre sans vie qui l'amène
chez Egarement.Il tombe sous le charme d'Egarement.Débauches de Bel
Astre.Il fait la connaissance du Nar le miroir qui parle.Il sombre
dans la folie de ses songes.Il se retrouve à l'hopital.
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Les
jours qui suivirent il erra comme un fou dans les rues de la capitale
à la rechercher de l'âme immortelle de Désir ,il recherchait aussi
la déesse qui lui était apparu ,celle qui se faisait appeler
Sublime,mais ses errances ne le menaient nul part.Un soir il buta
sur le corps d'un homme qui paraissait sans vie ,il gisait sur un
trottoir froid à deux pas de la Samaritaine ,il avait fait la
manche est s'était écroulécomme une masse sur le pavé; il était
imbibé d'alcool..Bel Astre s'en savoir pourquoi,le ranima et lui
parla doucement de la douceur infernale de la vie, Sans vie revint à
lui et retrouva instantanément la douceur de la vie ,grâce à ces
paroles .Durant quelques jours ils devinrent amis.Une nuit sans vie
qui avait des relations malgré qu'il vivait continuellement dans la
rue , l'amena chez une amie qui vivait dans le centre de Paname
;cette femme était belle comme un mirage,elle avait un visage de
femme,mais ses cheveux étaient coupé cour comme ceux des
hommes.Elle se promenait les seins nus dans son appartement,autour
d'elle s'agitait toute une faune de personnes qui ressemblaient à
des invertis à des monstres et à des génies .Bel astre resta au
moins deux semaines dans cet appartement qui était immense et qui
sentait le parfum oriental.Il tomba sous le charme de celle que
certains appelaient Egarement.Elle vivait il ne savait comment, elle
avait toutes sortes de relations avec des gens riches qui semblaient
vivre dans l'opulence d'autres ressemblaient à des clochards ,mais
ils étaient cultivés comme des lettrés ;avec cette femme
mystérieuse Bel Astre qui n'était pas encore tout à fait poète
,accomplit une mue étrange ,il lui sembla que son âme se désagrégea
,elle tomba dans le coma,il chuta jusqu'au tréfond des abîmes ,la
femme mystérieuse lui jeta un sort qui le jeta d'un seul coup dans
un monde qu'il ne connaissait pas .Ce monde était fait de toutes
sortes de jouissances,dont certaines lui faisaient peur car elles
semblaient contre nature.Il prenait des habitudes pernicieuses qui
lui faisaient chavirer les sens et son esprit vascillait.Il mangeait
des nourritures délicieuses, qui le rendait avide de désir,;il
ressentait le besoin de s'emparer de toutes sortes de choses
interdites.Dans ses ébats amoureux contre nature avec des êtres
imaginaires il croyait souvent voir le visage de Désir et celui de
sublime ;elles lui riaient au nez toutes les deux ,leur visage se
déformait comme si elle était en proie à la folie où à la
démence. Il lui semblait qu'il était rentré dans un rêve
magistrale qui le rendait fou et tirait sur ses nerfs.Il avait cessé
d'être lui même,où bien il devenait une autre ;il ne savait plus
.Celle chez qui il vivait à présent ,celle qu'on appelait
égarement,lui caressa la poirtine avec des herbes magiques,et se
livra avec lui à toutes sortes de débauches ,il avait honte car il
en éprouvait un extrême plaisir .Il s'enlaçait à elle,elle
s'enlaçait à lui comme une sorte de déesse au corps rapide leste
et puissant comme celui d'un serpent .Elle rentrait dans lui avec une
habileté merveilleuse,et chaque jour en souriant elle lui montrait
le grand miroir aux bords doré dans lequel elle venait se mirer elle
et ses amis qui habitaient là.Regarde lui dit elle contemple toi
dans le miroir de la démence humaine ,tu y verras ta vie.Le miroir
qu'elle lui presenta était entouré de six mystérieux symboles qui
lui donnait un aspect terrifiant- .Nous appelons ce miroir le
Nar,certains l'appellent ainsi car ils sont fanes de Star-War mais ce
sont imbéciles et des cons,ça n'a rien à voir!. Certains viennent
se confier à lui comme à un ami ou même comme à un amant car ils
sont persuadé que ce miroir est magique ,il est lié au chiffre six
car il y a six symboles en forme de fleur autour de lui.Nous
l'appelons le Nar à cause que c'est le nom qu'on donne à ce parfum
qui à des origines très anciennes .Bel Astre faillit se perdre
plusieurs fois dans le miroir,après avoir mastiqué sur les conseil
de sa maitresse des boulettes d'une plante qui sentait fort comme
l'opium.Il fit des semaines durant des rêves langoureux allongé sur
un lit couvert de draps en soie rouge comme la couleur de la
grenade,lui et celle qui était devenue sa maitresse et qu'on
appelait égarement passaient la plupart de leur temps à se caresser
et à fumer elle avait plusieurs amants ,mais c'est à peine s'il
mangeait ensemble,elle lui interdissait de les voir.Il ne voyait que
la chambre dans laquelle ils riaient,parlaient et faisait l'amour
sans jamais s'arréter ;la chambre ressemblait à une caverne
dorée,mais il était aussi terrorisé ,car il voyait des centaines
de serpents qui grouillaient autour du lit.Une nuit il se mira en
rêve dans le miroir,sa tête plongea dedans comme dans un lac.Il fût
stupéfait car il aperçut sa propre image,mais son visage
ressemblait à celui de Désir et il en tomba amoureux.Dés cet
instant il cru voir le vrai visage que pouvait prendre la folie
lorsqu'elle emprisone l'âme dans un carcan secret .Il aperçu au
même instant une déesse au long corps flamboyant elle ressemblait
à Sublime le double astral de Désir ;elle lui tendit un coffret de
nâcre blanc ,lorsqu'il l'ouvrit ,il aperçu le visage du poète
qu'il avait toujours révé d'être.Son corps était fait d'or et de
neige,ses traits étaient si fins qu'ils ressemblaient à ceux d'une
femme il avait deux grandes aux ailes d'or et de neige transparentes
qu'il déployait derrière lui,,il s'approcha du visage du poète et
déposa un baiser sur sa bouche et il ne put la détacher tant il
était troublé par ce baiser.Il enlaçait dans ses rêves l'image du
poète en l'appelant désir,mais c'était sa propre image qu'il
étreignait.-Tu es perdu Bel Astre si tu joue avec la mort!- Lui dit
un homme qui passait par là ;il reconnu le visage de sans vie,et il
frissonna La nuit dernière deux hommes sont venus sur ta couche lui
dit son ami ,et je les ai vus ,ils t'on enlacés presque que sans que
tu t'en rende compte; l'un deux était moitié homme moitié femme,et
ses baisers étaient si ardents que tu les a pris pour ceux de
désir.- Prends garde à toi Bel Astre,l'ange qui veille sur toi,ne
pourras pas toujours fermer les yeux sur tes débauches,un jour il
lancera une bande de chiens furieux sur toi!,l'ange qui veille sur
toi sait que c'est seulement la peur qui te feras reprendre raison.
La
voix qui parlait à Bel Astre ne parlait pas en vain ,plusieurs jours
durant après avoir goùter à toutes sortes de joies surnaturelles
infâmes; comme il avait la tête enfumée par les fumées d'opium
, il senti son corps mais aussi malheureusement son âme qui prenait
la forme d'une bête antique ;elle ressembalit à la forme de cette
bête qu'on appelle un centaure . Son corps dans ses délires
approchaient du centre animal ou gisait son coeur devenu cramoisi
par les pensées souterraines de la folie humaine .Les serpents
qu'il avait vu autour de son lit n'étaient rien par rapport à
l'épreuve qu'il devait franchir dans ses rêves. Il se voyait perdu
au centre d'un labyrinthe ,il se voyait en train d'errer,avec le
masque du guerrier antique sur la tête,une épée à la main une
besace remplie de plusieurs dizaines de prépuces dont il jetait les
parties ensanglantées sur le sol pour retrouver son chemin.Il avait
pour mission de tuer la bête qui errait dans le même labyrinthe que
lui ; elle y était emprisonné comme lui et cherchait sa future
victime ,elle errait en râlant .Alors tantôt das son rêve,il
devenait le poète aux ailes d'or et de neige qui poursuivait une
bête affreuse une épée à la main;mais tantôt il devenait aussi
la bête affreuse qui cherchait une victime expiatoire .Le guerrier
antique qui devait poursuivre la bête immonde c'était lui ,le poète
aux ailes d'or et de neige qui poursuivait la bête affreuse c'était
lui ,mais la bête affreuse qui pourchassait le poête aux ailes
d'or,le valeureux guerrier antique;c'était lui .Il voyait qu'il
était lui même l'un et l'autre ;tantôt la bête immonde tantôt le
guerrier héroique qui devait l'anéantir.Son angoisse était extrême
,car il sentait bien que ces deux entités surnaturelles étaient en
lui,et qu'elle étaient animées par la même détermination .Chacune
voulait anéantir l'autre.A plus d'un égard,les rêves lorsqu'ils
atteignent un tel degré d'intensité peuvent sans doute servir
d'initiation,mais Bel Astre qui s'était évanouit ne se rappelait
plus de ses rêves,il se retrouvait allongé dans un lit ,un docteur
en blouse blanche lui parlait ,il ne savait quoi lui répondre ,il
lui demandait ce qui lui était arrivé.Bel Astre n'en savait rien
lui même.Son ami Sans vie l'avait sur l'ordre d'Egarement cette
femme énigmatique fait amené à l'hopital,car sa vie était en
danger,il avait sombré dans le coma d'une nuit désespérante et
convulsive ;celle de son propre égarement.Sans vie lui avait sauvé
la mise.
CHAPITRE
V
____________________________________________________________________________________
Bel
astre qui est sorti de l’hôpital erre toujours dans Paname,il
déambule sans plus savoir quoi faire.Il se fait héberger ou dort au
hasard dans la rue.Il cherche à composer un grand poème d'amour en
souvenir de Désir, mais le souffle lui manque- Il déambule dans la
plus belle ville du monde l'âme en peine car il à cessé de croire
en son génie,il a des pensées sombres et pense à mourir .Un jour
lors d'une ballade lui apparaît en songe le visage de Sublime.
________________________________________________________________________
FIGURES.
LES
BORDS DE SEINE.
Or
ce jour là claire et douce était la Seine, sereine la matinée.
Il
déambulait Parmi la ville diaprée,la ville trouble et enchantée
,il errait sans but l'âme triste.
Il
suivait le courant,marchant le long des quais plus loin que notre
Dame.
Noyé
dans la brume de ses pensées il cherchait à échapper à son
destin.mais le visage de sublime vint le rappeler à lui.Au détours
d'un virage qu'il avait fait alors qu'il contemplait une sculpture
sur les bords du fleuve et que déjà il pensait à la mort . Il la
vit surgir devant lui en songe.Il cherchait à se souvenir à cet
instant de quoi était fait sa vie ,il contemplait les images
sculptées incrustées sous le pont qui enjambe le grand fleuve qui
circule dans Paname,il croyait voir sculpté ici le visage de ses
échecs,car les figures avaient la même allure.
Il
se souvenu alors qu'il avait souvent parcouru les abords du fleuve
en compagnie de Désir lorsqu'elle était toujours en vie ;cette
partie langoureuse de Paris,celle qui s’étale sur plusieurs
kilomètres d'est en ouest et qui est franchie par trente sept ponts
et passerelles lui fît l'effet d'un rêve empoisonné.Alors, Sublime
plus belle que jamais lui apparu soudain comme si elle était sortie
d'un songe ; elle le fît sortir instantanément de sa
détresse.Elle caressa son visage de sa main légère et déposa un
baiser furtif sur sa bouche ,son baiser avait un léger parfum de
rose -Que cherche tu Bel Astre ici,pourquoi es tu si triste Amour!,tu
m'as l'air bien songeur .Je crois lire tes pensées. Sur tes lèvres
j'ai senti le parfum des mystères anciens ;que cherches tu à
percer!- Ouble ta tristesse ,Viens suis moi!.Il la suivit comme
emporté dans un rêve de lumière,car Sublime irradiait. Ils
marchèrent enlacés pendant quelques temps,Sublime avait sa tête
penchée contre la sienne.Elle caressait son visage de sa fort belle
main.Les traits beaux et pleins d'élégance, le col ouvert par
négligence, dans une sublime robe de mousseline blanche
transparente,elle était plus belle que Désir au temps de sa
splendeur.Bel Astre ne lui dit pas,mais il aimais assez cette
manière,de laisser sa coiffe s'ouvrir ,et sa gorge se découvrir
,car dessous sa chemise fine ,blanchoyait sa belle poitrine et il
sentait palpiter les restes d'un très vieux désir qu'il avait
laissé se répandre sur le corps sublime de son ancienne amante
.Sublime lui apparût à cet instant encore plus belle que Désir
,plus délicate et plus majestueuse que la céleste rose du roman du
même nom.Après avoir marché sur les bords du fleuve,il arrivèrent
à proximité d'un grand pont .La déesse s’arrêta pour lui
montrer les figures qui en ornaient la face .Ce sont celles que tu
as vu dans ton rêve et qui t'ont fait peur car tu à cru qu'elles
étaient toutes liées à toi et qu'elles étaient associé à ton
malheur.Face grimaçantes elles sont,mais elles ne sont points toutes
en déshonneur.Dans cette ville magistrale s'écrivent des poèmes
qui sont sculptés dans la pierre;elles ornent souvent la facade des
ponts,mais aussi parfois la façade des églises sur le fronton de
ces statues qui se dressent immobiles dans l'azur de la ville on peu
lire toute l'histoire de nos cruelles passions.Mais c'est surtout
dans ton cœur que se tient la clés de leur déchiffrement .Désir
ma céleste amie,ma chère bien aimée celle qui reste pour toujours
plantée dans mon coeur ,Désir ma soeur avait tenté hier de
t'initier aux bienfaits de la sublime rage d'aimer ;je dois
aujourd'hui à mon tour t'enseigner les bienfaits de la folie d'amour
lorsqu'elle est partagés par la vision supérieure des poètes
exaltés.Regarde!.Elle lui montra une figure qui se détachait du
pont,et lui dit:Cela ne te rappelle rien dans l'ordre des
idées?-Regardes mieux et souvient toi d'un céleste Roman écrit par
ceux des tiens qui vivaiet dans cette ville ,plus de huit siècles
auparavant. Ils s'appelaient Guillaume de Loris et Jean de Muns ,ils
avaient parcouru cette ville comme tu le fais à présent , les
figures qui ornent les ponts n'étaient pas encore disposées dans
l'ordre où tu les voit ;ils travaillaient encore au déchifffrement
des allégories subtiles qu'elles contenaient ;ils tenaient dans
leur main le mystères de leur déchiffrement .Ils avaient
pressenti de quel ordre tenait la haute poésie qui les avait fait
naître. Ces figures que tu voit portes un secret qui est facile à
décrypter pour une âme instruire par les pratiques de
l'alchimie,mais même si ton esprit ne les connaît pas ,si ton cœur
est alerte,il découvrira la formule par quoi elles tiennent.Sublime
montra une à une les dix figures qui étaient rangées sur le
pont,lui détailla chaque trait et les nomma une à une. Elle lui dit
:Regarde celle là se nomme Amour,,celle là haine cette autre
félonie celle là vilénie ,celle ci convoitise cette autre se
nomme haine ,celle là se nomme perversion,cette autre orgueil,et
celle là avarice.Les multiples figures que tu vois étalées sur ce
pont sont les symboles de la nature humaine .Elles n'ont valeur que
symbolique,mais celui qui les reconnaît en passant est déjà un
voyant.Ces figures sont banales, mais celui qui les aperçois avec
les yeux du voyant est déja sur la voie de leur déchiffrement.Ces
figures sont disposées en plusieurs endroits de Paris ,ces endroits
sont tous liés entre eux par une puissance de connaissance que peu
d'hommes savent lire et encore moins interpréter. Elles sont faites
pour éclairer les mystères de la beauté et de la laideur du monde
,leur déchiffrement permet de lire dans les âmes.Paris ta douce
capitale à travers ses pierres sculptées contient un vaste
reliquaire ,ce reliquaire ressemble à un grande plaine magique ou
circulent les énergies du ciel .A Paris et ailleurs dans toutes les
villes célestes qui accueillent cette mémoire sont dissimulés les
symboles des origines célestes et terrestres de l'humanité.Seul
ceux qui savent lire avec leur coeur ,les poètes ardents les fous
les idiots et les grands alchimistes peuvent accéder à l'existence
de cette contrée surnaturelle où se tient caché le maître de
connaissance,celui qu'on appelle Déduit le maître d'amour ,où
aussi le maître des coits ardents ,car il dissimule sous ses parties
intime un serpent magique qui ne cherche qu'à jaillir vers le
sommet de notre crâne pour faire éclater au grand jour la
flamboyance de la beauté du ciel dont nous sommes tous issu., ,il
est celui qui resplendit au dessus de nos tête et qui se tient aussi
assis au bas de nos sexes dissimulé sous lui il attend l'heure de
ton éveil pour jaillir.
HAINE
et la première figure dont tu peux apercevoir les contours.
Elle
se dresse au milieu
Exactement
comme la décrite le poète annonyme avant moi:
Car
elle occupe le centre.
Et
comme il dit:
En
elle on sent grande source de jalousie
Grande
source de jalousie,
De
courroux et de frénésie
Elle
parait pleine de poison
Et
pleine et de noire trahison.
Son
image mal atournée
A
les traits d'une forcenée,
Un
laid visage tout froncé,
Le
nez petit et retroussé,
Puis,
enfin, elle s'entortille
D'une
hideuse souquenille
Qui
plus hideuse encor la rend.
FÉLONIE
est à gauche est sur le même rang,
De
même taille, une autre image;
Tout
au dessus de son visage
Félonie
est son nom gravé.
Sur
la droite tu aperçois VILENIE.
Avec
elles en harmonie:
Même
aspect hideux, repoussant;
Du
premier coup d'oeil on pressent
Une
créature orgueilleuse
Et
médisante et rancuneuse.
Celui
qui peignit ces tableaux
Savamment
maniait pinceaux,
Car
bien semblait chose vilaine
De
douleur et de dépit pleine,
Et
femme qui petit savait
Honorer
ceux qu'elle devait
.
Après
est peinte CONVOITISE.
C'est
elle qui les gens attise De prendre et ne jamais donner,Et leurs
biens faire foisonner.C'est elle encor qui à l'usure Prête la main
pour sans mesure.Constamment gagner, amasser.Qui ne cesse au vol de
pousser Larrons, gens de mauvaise vie,Dont les crimes, la félonie.A
la potence les conduit:Celle qui fait dauber autrui Par dol et
cauteleux langage,Par mauvais compte, escamotage.C'est elle qui, tous
les tricheurs,Inspire et tous ces faux plaideurs
Dont
les manœuvres criminelles Ont maints varlets, maintes pucelles,D'un
héritage dépouillés
Tout
crochus et recoquillés Avait les doigts cette femelle,Et c'est chose
bien naturelle,Car
Convoitise,
c'est connu,Aucun bonheur n'a jamais eu fors quand les autres
dévalise;Ne sait entendre
Convoitise
A rien qu'aux autres accrocher;Elle a d'autrui le bien trop cher.
Sublime
désigna une autre figure assise à côté de Convoitise.
Comme
le disait l'antique le poète:
Elle
était
affreuse
et sale, et se voûtait.
Lede
estoit et sale et foulée
Avarice
estoit apelée:
Avarice
était appelée
Cele
ymage, et megre et chetive,
Et
aussi vert cum une cive
.Cette
image maigre et chétive
Était
verte comme une cive,
Tant
par estoit descolorée,
Qu'el
sembloit estre enlangorée
;Et
ce visage sans couleur
Semblait
s'épuiser de langueur
sembloit
morte de fain,
Qui
ne vesquist fors que de pain
Petri
à lessu fort et aigre;
D'un
mort elle avait l'apparence
Qui
ne vécut que d'abstinence
Et
de pain fait d'aigre levain.
Et
avec ce qu'ele iere maigre,Iert ele
povrement
vestuë,
Cote
avoit viés et desrumpuë
;Pour
draper sa maigreur enfin
Elle
était pauvrement vêtue
D'une
vieille cote rompue
Sublime
continua à réciter une langue étrange et belle qui ressemblait à
de l'ancien français Bel Astre qui se demandais pourquoi cette
langue qu'il trouvait belle parvenait à peine compréhensible à ses
oreilles,car elle lui paraissait plus belle et plus délicieusement
rebelle que celle polie qu'il employait ordinairement.
Comme
s'el fust as chiens remese;
Povre
iert moult la cote et esrese,
Et
plaine de viés palestiaus.
Delez
li pendoit ung mantiaus
A
une perche moult greslete,
Et
une cote de brunete
[8]
;
Où
mantiau n'ot pas penne vaire,
Mès
moult viés et de povre afaire,
D'agniaus
noirs velus et pesans.
Bien
avoit la robe vingt ans;
Mès
Avarice du vestir
Se
sot moult à tart aatir:
Car
sachiés que moult li pesast
Se
cele robe point usast;
Car
s'el
fust
usée et mauvese,
Sublime
lui parla de toutes les autres figures qui étaient disposées sur le
pont,il y avait envie,Jalousie ,Tristesse et VieillessePapelardise et
Pauvreté ,et toutes celles que j'ai déjà nommé.- Cela n'est que
la partie la plus visible de ce qu'on trouve dans ce grand roman
d'amour et de conaissance sublime dissimulé dans ce grand roman
d'initiation qu'est Paris lui dit elle -.Sublime parti peu après
qu'elle lui ait donné toutes ces explications car elle sentait bien
que Bel Astre tout estomaqué par ces révélations avait besoin de
se reposer.
TROCADERO.
Un
autre jour alors qu'il traversait Paris,pour observer les traces de
poésie sacrée que déversait Désir sur la capitale à travers le
souvenir qu'il avait gardé d'elle ;il vit une main mystérieuse,une
main secrète surgir du ciel comme un songe.Ce jour là, il vît
surgir Sublime habillée comme un songe .Son corps nu reluisait
d'une aura mystérieuse il se dit qu'elle lui avait ravit l'esprit
pour y introduire un charme nouveau . Lui vint en tête une phrase
qu'il avait lu dans un livre qu'il avait lu et égaré-
Le
songe est l'avertissement
Des
biens et maux qui nous attendent;
Et
maints avoir songé prétendent
La
nuit choses confusément,
Qu'on
voit ensuite clairement.
Il
se remémora la phrase pour savoir ce qu'elle voulait dire,car elle
lui parlait par plusieurs côtés.A cet instant Sublime illuminé par
une nappe de cendres dorées qui tourbillonnait autour d'elle, appuya
une de ses joue contre la sienne,et murmura dans un souffle léger
cette superbe phrase – Aimais je davantage que Désir qui
t'aimas?- Phrase énigmatique qui résonna dans le coeur de Bel Astre
sans qu'il pût savoir pourquoi .Il cru entendre cette phrase comme
une invitation à aimer, Sublime ;à l'aimer comme il avait aimé
Désir,avec une force et une puissance encore plus radicale,car
c'était cette fois avec la force et la puissance d'un ange descendu
du ciel qu'il l'aimait.Il la voyait avec le visage de Désir, de
celle qu'il avait toujours vénéré sans lui dire tant il avait
peur de lui déplaire ;il vit apparaître le visage de Désir et
celui de Sublime auréolés d'une même puissante lumière , leurs
deux visages resplendissaient chacun dans l'aube naissante elles
étaient deux en une .Sublime tenait une rose blanche éclatante
dans sa main droite ,et Désir un rameau d'or dans l'autre main.Elles
apparurent toutes les deux baignées dans une phosphorescence pâle
qui ressemblait à une poussière de marbre;elles apparurent parmi
les 12 statues d'or qui formaient un fort beau songe sur la place du
Trocadero. Bel Astre resta plusieurs heures immobile au milieu des
statues en dépit de la fraîcheur matinale et de la rosée qui
descendait du ciel,il tenait le corps de Sublime et de Désir contre
le sien,sans que personne ne les vit leurs visages étaient plaqué
contre sa joue ,ses yeux tournés vers la sublime tour Eiffel. Les
premiers touristes japonais débarquaient sur l'esplanade dans leur
mains brillaient des appareils photographiques instantanés ,ils ne
voyaient pas aveuglés qu'il étaient par la splendeur des lieux
qu'ici en cet instant avait lieu l'accolade surnaturelle d'un jeune
poète avec sa muse et son amante une déesse qui se faisait appeler
Sublime.
L'ARCHE
INVISIBLE.
La
troisiéme rencontre qu'il fît avec sublime ,c'était un jour ou il
marchait à la Défense ,là il s'était perdu.Il marchait au coeur
d'un chantier immense,couvert de tours impressionnantes,de grandes
grues qui semblaient abandonnées,élévaient leurs bras de fer dans
les airs ;elles semblait vouloir défier le ciel, elles tenaient
dans leurs mains des immeubles brillant vertigineux.Un immense
batiment de forme triangulaire ,recouvert de panneaux de verre en
façade attira son attention,il semblait surgir d'ailleurs.Bel
Astre regardait le soleil qui s'écrasait sur sa facade ,Bel Astre
marchait comme à son habitude,un peu comme un somnambule,il était
pris dans ses rêves.Il contemplait ce paysage à demi futuriste, il
ne savait pas quoi penser de ces immenses constructions qui avaient
surgie là presque par hasard,ou par la volonté capricieuse de
princes roi où seigneurs des temps nouveaux ,les temps
post-modernes.Il avait cru voir s'imprimer sur cette façade le corps
sublime de Désir,mais il se dit sans doute qu'il rêvait ,car
comment son corps aurait il pu s'imprimer par magie sur cette
construction de verre délirante.Pourtant au même moment il
s'immobilisa et frisonna ,car il venait de sentir un souffle léger
qui était projeté sur sa nuque. Lorsqu'il se retourna il aperçu un
ange transparent qui déployait ses grandes ailes de cristal blanc
derrière lui. L'ange avait le corps androgyne de Sublime,il était
entièrement nu ,mais sa nudité n'était que pure beauté une beauté
blanche divinement blanche.Sublime était l'ange,elle semblait
invisible,mais elle était lui,elle était l'ange;elle n'était
visible que par l'oeil du poète ,car les rares passants qui
marchaient dans leur sillage ne faisaient pas attention à
eux.-Regardes lui dit Sublime en lui serrant la taille ,avec ses
mains fines et douces comme de la rosée-Ce lieu qui te paraît
immense ,n'est rien d'autre qu'un mirage;toutes ces immenses
constructions que tu vois,n'existent que pour un temps
éphémère,demain elles disparaitrons crois moi,et d'autres les
remplaceront,car tout en cette vie est mirage.Tes affections,tes
plaisirs,tes émotions ,tes ambitions et tes désirs sont comme des
mirages, ils n'existent que pour un temps qui est éternellement en
sursis ,ils s'aggripent à ton imagination pour la faire
défaillir.Mais ce n'est pas une raison pour ne pas observer la
beauté ou la laideur qui s'en dégage.Lui dit Sublime en prenant sa
main pour la passer sur son visage,à elle qui était d'une beauté
stupéfiante.- En regardant le monde avec les yeux du coeur le monde
t'apparaîtra plus beau ;mais pour qu'il t'apparaise de surcroît
encore plus beau;fait en sorte qu'il t'apparaisse aussi irréel que
ce que vois le poète en observant le monde avec les cieux du ciel
,tu comprendra alors ce que veux dire BEAUTE SUBLIME - celle qui
voit avec les yeux du ciel!-. Aujourd'hui que vois tu du monde qui
t'entoures?.Que vois tu lorsque tu contemple le vaste paysage que tu
as sous les yeux?- Que vois tu?Lui dit Sublime.-Je te vois toi
sublime! lui répondit Bel Astre qui se senti pris par un élan qui
dépassait son propre soi;à travers toi je vois un paysage
étrange,je vois la beauté radicale de Désir telle qu'elle me
l'avait enseignée;mais je vois aussi plus;je vois la beauté
sidérale du monde encartée au milieu des étoiles ,je vois un
paysage étrange qui ressemble aux pléiades .Ce paysage a la
beauté fulgurante de l'esthétique moderne mais elle est bien
supérieur à toutes ;même à celles les plus admirables que j'ai
pu observer à travers le génie des hommes ...Je vois..-Sublime
l'arrêta- Tu vois cela aujourd'hui !Mais je vais te faire voir
d'autres choses.Regardes!Elle prît Bel Astre par le coup et planta
son regard de lumière dans le sien tandis que ses immenses ailes se
rabattaient les rendant invisibles .Dans le regard de Sublime Bel
Astre aperçu l'éclat du soleil,puis l'instant d'après il vit
surgir le beau corps de Sublime .Elle était accompagé, par un ange
,il se reconnu lui Bel Astre dans cet ange marchant à ses côtés
,ils marchaient enlacés sur une grande esplanade,elle avait de
grandes ailes blanches comme celles de l'ange et de lui de
même.Sublime irradiait. Ils marchaient enlacés .Sublime avait sa
tête penchée contre la sienne.Elle caressait son visage de sa
belle main blanche aussi douce que rosée,les traits beaux et pleins
d'élégance, le col ouvert par négligence, dans une sublime robe de
mousseline blanche transparente.Elle était plus belle que
jamais.Bel Astre ne lui dit pas,mais il aimais assez cette manière,de
laisser sa coiffe s'ouvrir ,et sa gorge se découvrir ,car dessous sa
chemise fine ,blanchoyait sa belle poitrine.Sublime lui apparût à
cet instant encore plus belle plus délicate et plus majestueuse que
la céleste rose du roman .Alors lui revint doucement en mémoire
les paroles du poète :
Je
me sentis grandir au-dessus de moi-même.
Mon regard se refit si
perçant et si sûr
Qu'il eût pu soutenir un jour encore plus
pur.
Je vis couler alors en forme de rivière,
Brillant de
mille feux, un torrent de lumière...
DANTE LE PARADIS (Chant
30.31).
Mais il s'arréta
soudain ,car regardant Sublime qui lui prenait doucement la main.Il
songea qu'il nétait pas digne d'elle.Il vit d'immenses lumières
jaillir partout autour d'eux,mais il vit aussi les scorries qui
s'étaient déposées dans son coeur à lui,son coeur irrégulier
.Il vit les espacements vide de son coeur et l'instant d'après il
aperçu Sublime qui déposait sur ses lèvres un baiser ardent qui
fît jaillir devant son regard une rose splendide venue du ciel.Lui
caressant à nouveau le visage elle lui dit- Maintenant regardes
Poète inquiet!- Apparut devant eux noyé dans la splendeur du jour
un celeste bâtiment il avait la forme d'une Arche ,il se détachait
immense sur le ciel comme un symbole en suspend dans un vide sidéral
.Dans le lointain derrière ,un dôme et d'autres très grands
immeubles, se détachaient sur le ciel. Sublime lui dit alors en
effleurant sa joue avec ses lèvres parfumées avec l'eau de ses
beaux rêves divins .- Souviens toi de cet Arche,Bel Astre le jour
ou je disparaîtrai, tu repenseras à lui sans savoir pourquoi,et il
t'apparaîtra qu'il était aussi ton oeuvre à toi!-Elle ajouta en
lui caressant doucement les mains -Cet Arche est un objet magique,Il
est le symbole de ta rennaissance et ta disparition,il est le symbole
de la porte que tu te dois de franchir pour t'affranchir de tout et
surtout de toi même.Car aujourd'hui tu as pu voir en rêve,ce que la
plupart des humains ne peuvent jamais observer.Elle lui baisa les
yeux et dit- Le temps n'existe pas.Souvient toi!.Ce que tu crois être
ou crois voir aujourd'hui n'est rien d'autre que le produit de tes
rêves.En réalité ,ton esprit peut s'étendre à l'infini,il peut
remonter dans le temps et décrire des boucles dans les plus hautes
sphéres,car ton esprit est lié en songe à la poèsie des lumière
à celle qui berce les continents qui naviguent invisibles dans les
plus hautes sphéres.Nous sommes toi et moi liés à un songe qui
peut d'un instant à l'autre nous faire voir le monde dans sa
totalité,ou le faire disparaître tout entier l'instant d'après,nous
sommes liés par l'esprit et par le corps à la beauté intégrale
qui génère et fait mourir les espèces.Nous sommes nés d'un grand
rêve divin.pour l'apercevoir il faut voir en poète en amant en
génie ou en enfant qui vient juste de naître.Souviens toi! Ô Bel
Astre, toi mon poète ,toi mon fidéle d'amour Toi mon plus bel amant
après celui que Désir posséda.
Elle
disparût et laissa Bel Astre désemparé.